Episode 3

Après avoir vu arriver la voiture et en voir descendre les agents Pinkerton dont Sad Coyote, l’indien aux bras noirs, le groupe se rendit dans la taverne juste en face de la demeure du Sénateur, un producteur de tequila mexicain. A l’étage, les uns et les autres commencèrent alors à échafauder leur plan. Suzie choisit de sortir d’une valise qu’elle traîne toujours avec elle un immense fusil <<insérer ici nom du fusil>>. C’était une arme de guerre de type fusil à lunettes, mais rare sont ceux en ayant déjà vu d’aussi grands. Suzie entreprit de monter l’arme pendant que les autres décidaient de ce qu’ils allaient faire.

C’est alors que le bruit d’une fusillade se fit entendre depuis l’édifice d’en face. Betty, Oubel et Cours-avec-les-loups se regardèrent puis partirent après un “GO” commun, tandis que John s’exclamait : “Mais attendez ! On n’a même pas de plan !”. Qu’à cela ne tienne, Oubel et Betty traversèrent rapidement la rue qui les séparait de la bâtisse. Oubel décida de se servir de sa ténébreuse capacité de rejeton de l’Enfer qu’il était en se dématérialisant et, tel un fantôme traversa le mur et la grille d’enceinte pour se cacher derrière un arbre dans le jardin. Il fut rapidement suivi par Betty, qui, n’ayant pas d’autre choix pour entrer, choisit de gravir le mur. De son côté Cours se métamorphosa en faucon depuis la chambre de la taverne et traversa sans difficulté le périmètre de sécurité de la demeure pour se rapprocher d’une fenêtre donnant sur l’intérieur de la maison.

Malheureusement pour elle, Betty, bien qu’aussi silencieuse que possible, n’échappa pas au regard vigilant d’une sentinelle, et l’alarme fut instantanément donnée. La troupe armée qui surveillait la maison du Sénateur fit alors feu dans sa direction, tandis qu’une poignée d’hommes allèrent voir dans la rue en renfort.
John arrivé en soutien décida une fois de plus de manière assez exubérante de déployer ses pouvoirs explosifs, et la moitié des hommes furent envoyés au tapis, en même temps que la grille fermant le périmètre de la résidence.

Le combat faisait rage. John, Betty et Oubel bataillaient ferme. Suzie termina enfin de monter son fusil et chercha directement une fenêtre de tir sur l’indien aux bras noir dans la demeure du Sénateur, mais celui-ci restait hors de vue. Seul Cours-avec-les-loups ne prenait pas part au combat, et attendait le bon moment pour pénétrer dans la maison. Mais il avait un peu peur d’y aller tout seul. Les légendes sur les Derniers Fils étaient tout de même terrifiantes, et l’idée de s’y confronter ne l’enjaillait guère.

C’est alors qu’un énorme bruit se fit entendre depuis la maison elle-même. Une gigantesque plante était en train de pousser sous la maison, et souleva celle-ci jusqu’à une hauteur de 8 mètres ! Heureusement pour Cours, être un oiseau avait ses avantages, et il put suivre de l’extérieur le déroulement des faits à l’intérieur de la maison. Il y vit les quatre agents Pinkerton prendre complètement l’avantage sur les derniers gardes du corps du Sénateur, le prendre en otage et lui demander où se trouvaient certains “documents”. Le Sénateur s’empressa de les amener au dernier étage de la bâtisse devant un meuble servant de coffre. Cours observait la scène discrètement depuis une fenêtre de toit, mais il ne fut pas assez discret, et il vit l’indien aux bras noirs le transpercer du regard. Sad Coyote hurla alors sur le Sénateur, et celui-ci trouva enfin les documents convoités. L’indien Pinkerton usa une nouvelle fois de sa magie, et la plante qui soulevait la maison se plia pour déposer la maison sur le toit des autres maisons du quartier, à seulement quelques mètres de hauteur.

Le Sénateur fut le premier à en sortir en courant et en hurlant mais un craquement plus tard, il avait les deux genoux disloqués et il s’effondra lamentablement dans la poussière. Sad Coyote sortit alors de la maison la main tendue en un poing fermé en direction du Sénateur. Sa magie était vraiment puissante, et Cours sentit qu’il n’était vraiment pas en sécurité, même à plusieurs mètres du sol sous sa forme actuelle. Les trois acolytes Pinkerton sortirent à leur tour de la maison et l’un d’eux courut vers le Sénateur pour récupérer la serviette qu’il avait sur lui.

C’était le moment précis que Suzie attendait, et usant alors de son fusil de précision surdimensionné, elle tira une balle en direction de l’indien. Elle faillit lui arracher l’épaule entièrement, mais ne laissa finalement qu’un énorme trou dans l’abdomen du Dernier Fils. Crachant du sang, il ne put rester debout que grâce à l’aide d’un de ses acolytes.

De leur côté, le combat entre les sentinelles et John, Oubel et Betty touchait à sa fin. Betty décida que ses deux collègues pouvaient tout à fait gérer ce qu’il restait et se dirigea alors vers les quatre Pinkerton. Suzie entreprit de recharger son arme, mais cela allait prendre du temps. Cependant la blessure infligée par la première balle avait bien fait son office, et elle put retrouver une bonne ligne de mire sur l’indien pour décharger une seconde fois son fusil en direction de l’indien, qui s’écroula sans un bruit.

Une fois l’indien tombé, la peur se dissipa du cœur de Cours, et il se fit un devoir de récupérer les documents que portait l’un des trois Pinkerton. Il se positionna au-dessus de lui, puis changea de forme pour prendre celle d’un Grizzli de 2 mètres 50 et de plus de 500 kilos et écrasa sous son poids le pauvre Pinkerton dans un bruit sourd. Les deux Pinkerton restant sous le coup de la peur entreprirent alors de vider leurs chargeurs sur l’ours mais un hurlement de celui-ci les firent oublier cette idée stupide et de simplement chercher à sauver leurs peaux.

Oubel et John arrivèrent à leur tour en renfort, et heureusement, puisque des renforts Pinkerton débarquaient déjà à une vingtaine de mètres d’eux. Ils avaient d’ailleurs emmené avec eux une mitrailleuse Gatling dernier modèle, qui fit cracher son feu sur le groupe. Le grizzli reçu quelques balles, pas assez pour le blesser mais suffisamment pour le forcer à se mettre à l’abri et Cours se cacha donc à plat ventre derrière un petit muret, après avoir repris forme humaine.

C’est Oubel, une fois n’est pas coutume, qui débloqua la situation. Il prit devant tout le monde sa forme fantomatique, et avança d’un pas lent vers la mitrailleuse Gatling, en pointant son arme vers les soldats Pinkerton. Le feu de la mitrailleuse se dirigea alors quasi-exclusivement vers lui, mais les balles le traversant, les soldats changèrent de munitions pour des balles explosives. Le sol derrière Oubel explosait de toute part tandis qu’il continuait d’un pas décidé. Voyant cela, les soldats jugèrent qu’il était probablement préférable de déguerpir en hurlant plutôt que d’affronter cette erreur de la nature, et c’est donc logiquement ce qu’ils firent.

La situation s’étant calmée, le groupe put enfin se réunir. Ils récupérèrent les documents ainsi que le corps de Sad Coyote et entreprirent de quitter la zone avant que des renforts ne rappliquent. Ils prirent les chevaux des soldats et se mirent en direction de la maison de nain. Tous ? Non, Oubel, personne ne sait pourquoi, décida d’emprunter une des voitures à vapeur des militaires. Il rattrapa les chevaux, puis les dépassa, et ne put s’arrêter que lorsque sa route croisa inopinément celle d’un lampadaire qui traversait la chaussée malencontreusement. La rencontre fut chaleureuse mais Oubel avait un cœur de pierre, et il délaissa bien vite son cher lampadaire.

Une fois qu’il eut rejoint ses compères, ils purent étudier les documents ainsi réquisitionnés. Il s’agissait de renseignements au sujet d’un certain Matthew Meyer, explorateur de son état. Ainsi, le sénateur recherchait ce Meyer. Mais le groupe ne put aller beaucoup plus loin dans ses déductions. Suzie décida de retourner voir la voyante à travers laquelle elle s’était entretenue avec le Seigneur Noir, Lucien Bowman. De son côté, Cours entreprit d’invoquer les esprits de la Nature, afin de savoir s’il allait croiser le chemin de l’explorateur. La divination lui offrit la vision d’un couple en train de bricoler une bombe sur un bureau dans une petite cabane dont il ne pouvait voir l’extérieur. La discussion entre les deux protagonistes lui apprit que ni l’un ni l’autre n’était ce fameux Matthew Meyer, mais qu’ils le cherchaient aussi. Il faudrait prévoir de les trouver et de les interroger si l’on venait à croiser leur chemin.

Pendant la transe de l’indien, la radio prise sur le corps du Dernier Fils crépita, et l’on put distinctement entendre la voix de celui-ci résonnait. Il intimait au groupe l’ordre de se rendre. Confus, le groupe essaya d’obtenir plus d’informations. C’est ainsi qu’ils apprirent que Sad Coyote était toujours là, tranquillement installé au Commissariat Central de la ville. Betty n’en crut rien, et décida de s’infiltrer dans le commissariat. Elle le trouva cependant désert, ce qui confirma son hypothèse. Il ne s’agissait que d’esprits ou de fantômes. Cela dit, alors qu’elle allait pour quitter les lieux, elle rencontra une personne, pour le moins familière. Il s’agissait de Suzie ! Mais à bien y regarder, cette Suzie ne la reconnut pas. Et d’ailleurs, elle paraissait plus jeune. Et moins scarifiée. Betty venait ainsi de retrouver l’âme de la jeune femme, égarée lors des expériences traumatisantes causées par les indiens lors de son enlèvement passé. Betty, forte de ses découvertes, quitta alors le commissariat.

Une fois sa transe finie, après environ une heure, Cours s’étonna du non-retour de Suzie. Et il décida de partir à sa recherche, accompagné par John Jefferson Everett. Ils arrivèrent sur le palier de la porte de la voyante, mais ils ne purent réussir à en ouvrir la porte ! À l’intérieur, la voix de Suzie résonna, disant qu’elle avait été mise en prison, par les esprits des soldats qu’ils venaient de trucider, quelques heures auparavant. Cours ne compris pas bien comment, mais John réussit, après quelque énervement à forcer la porte de la prison improvisée à s’ouvrir, reconnaissant intérieurement envers l’homme pour avoir ainsi délivré son amie.

Après tous ces palabres, et une fois que toutes les informations furent mises en commun, le groupe décida d’aider Suzie à rencontrer son âme. C’est ainsi qu’ils rentrèrent dans le commissariat central, qui cette fois-ci, n’était plus aussi abandonné que ce qu’en avait dit Betty ! Les fantômes du régiment que le groupe avait décimé auparavant était là, et Sad Coyote aussi ! Une lutte meurtrière éclata alors. Oubel, que ce soit par courage ou par témérité, ou stupidité ? Ouvrit le feu contre la dizaine de soldat, avec son six coups. Il fut rapidement suivi par John, qui déchaîna tel Michael Bay autant d’explosions qu’il le put. Les autres, de leur côté, ne pouvait pas grand-chose contre des fantômes, et Betty choisit rapidement de quitter les lieux afin de sauvegarder sa peau, morte, mais quand même, ça pique quoi. Elle fut rapidement suivie par Cours, qui ne savait pas vraiment comment attaquer des fantômes. Il était nettement plus habile, pour sa part, à communiquer avec eux, et à échanger de bons procédés. Bien qu’ayant fait des dommages conséquents à leurs adversaires, les deux déterrés virent plus ou moins rapidement qu’ils ne pouvaient pas lutter à seulement deux contre la demi-douzaine de soldat restante, et même si John tenta vainement de fuir sur la fin, il fut achevé d’une rafale de balles dans le dos, alors que son compère crevait la bouche ouverte sans même s’être posé la question. La vie est plus facile, quand on est immortel. On n’a plus besoin de cerveau.

Suzie quant à elle, avait gagné prestement l’étage, où, après quelques secondes sans bouger, le temps de s’acclimater à la pénombre, elle tomba enfin nez à nez avec sa doublure.

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