Episode 4

« A manger pour les pauvres »

Le camp de fortune prend forme même si chacun reste dans son coin. Les noirs avec les noirs, les indiens avec les indiens, les chinois avec les chinois… Sauf deux d’entre eux qui préfèrent rester à part.

Les chinois sont très doués pour survivre en groupe et leur campement contient quelques réserves, plusieurs feux et deux ânes sauvés de la bête immonde…

Ugo a trouvé un cerf. Bon pour le moral autant que pour les estomacs mais, rapidement consommé, l’animal ne fait de repousser la faim qui sera bientôt de retour. L’état de l’indien aux bras noirs empire alors que Theresa, grandement choquée s’enfonce un peu plus dans son mutisme.

Le froid est mordant et les maléfices s’installent à nouveaux : Alors que la veille, Ugo a trouvé un cerf assez facilement en même temps que d’autres traces d’animaux, il découvre au matin une incroyable absence dans la forêt. De même, les feux s’estompent et seul un miracle de la foi du pasteur Jonas parvient à en raviver quelques-uns.

Entre deux confessions, ce dernier tente en vain de rassurer Theresa alors que Betty et Blake sympathisent avec les ouvriers noirs pour prendre une décision collective sur la marche à suivre.

Tandis que Grasse Winchester et Ugo prennent soin de l’indien aux bras noirs qui s’enfonce pourtant dans le coma, un train arrive soudain et les rescapés tirent en l’air pour attirer son attention. Mais le train équipé d’un bélier appartient à la Black River et, voyant un appareil de son concurrent, prend de la vitesse et percute les wagons vidés de leurs occupants de justesse.

Les survivants n’ont plus d’espoir et des disputent éclatent. Les deux chinois en retrait menacent toutes personnes approchant, les chinois se chamaillent entre eux pour savoir s’ils doivent garder les ânes ou les manger, les indiens sont pris à parti…

La gatling est réparée et le groupe attend le retour de la bête… Qui ne se montre pas. Surement rudement blessée la veille.

Au matin, Reeves hurle sa colère sur Blake et l’accuse d’avoir enlevé sa fille alors que les chinois s’en prennent à Ugo, lui reprochant de leur avoir volé un âne.

Le lien est rapidement fait : Theresa a fui à dos d’âne vers le bas de la montagne, en direction du camp confédéré. Ugo repère les traces et aussitôt, le chinois à qui l’âne appartient part à sa poursuite, une machette à la main.

Reeves offre alors 500$ A toute personne qui ramènera sa fille en bonne santé et achète le deuxième âne aux chinois à cette fin. Nos héros étant en manque d’argent, ils sautent sur l’occasion et se mettent en route, laissant leur indien mourant et John Bollart dans le wagon cellule, sous la garde du vieillard robuste et du jeune noir.

En route, ils découvrent le chinois dévoré par les loups et, piégés dans le blizzard, trouvent refuge dans un village de prospecteurs abandonné. Une fois à l’abri, ils entendent dans le vent les hennissements d’un cheval. Grasse et Ugo se rendent discrètement jusqu’à la vieille église au bout du village d’où le son semble provenir.

Confiant dans sa foi, le père Jonas choisit d’y aller de front et salut en criant la sentinelle qui monte la garde à l’entrée… Cette dernière lui tire dessus sans sommation.

Du haut d’un vitrail, Grasse et Ugo aperçoivent Le gang Waimgro qui pense ses plaies à l’intérieur de la vieille bâtisse et ouvrent le feu. La fusillade est terrible et Grasse hurle menaces et jurons qui choquent les hommes de Waimgro au point de leur faire perdre leurs moyens à plusieurs reprises !

Ugo, placé en embuscade, abat son arme sur un homme qui s’avère être un nain ! Son coup le rate de plusieurs centimètres et le nain lui tire dessus à bout portant ! (appelez-le monsieur fumble !) Heureusement sans trop de gravité, le nain étant lui-même un sacré manche. Ugo le poursuit alors qu’il s’enfuit, lui fracasse le crane de son tomahawk et le scalpe tranquillement.

Pendant ce temps, Le père Jonas pulvérise un bandit d’un double coup de chevrotine et les autres truands partent se cacher dans le village pour un meilleur couvert et surtout pour prendre l’avantage de la surprise.

Malheureusement pour Betty, Joe Waimgro ne vise que la tête et la jeune fille reçoit une balle en plein bouche. Affreusement défigurée, elle gît à terre dans son sang. Au bord de la mort, elle ne sent pas Jonas la traîner à l’intérieur de l’église.

Tandis que Jonas tente de sauver la vie de Betty, Blake, à l’abri de son maigre couvert commence à se sentir seul sous la pluie de balles qui lui tombe dessus.

Grasse manque de tomber dans un piège mais Ugo, qui n’hésite pas à tirer sur le bandit caché derrière elle, lui évite le pire.

Betty, mourante, tente néanmoins de venir en aide à ses camarades et surtout de se venger de Waimgro. Vainement.

Blake abat encore un bandit pendant que le père Jonas règle une fois pour toutes le compte de Waimgro. Betty ramasse un sabre à la pointe cassée sur le cadavre de Waimgro.

Alors que la fusillade se poursuit, Blake tombe sur un paysan maigrelet caché sous une couverture. Ayant d’autres chats à fouetter, il laisse le bonhomme et vide son chargeur sur un bandit qui pensait pouvoir l’avoir par surprise.

Ugo et Grasse abattent encore un truand et mettent le dernier en fuite. Le paysan caché s’avère finalement être Rivers, l’homme qui a profité de l’entrée impromptue de Blake et de Basile Lagrange dans le tribunal lors de son jugement à God bless pour se faire la belle. Il a pour projet d’aller s’engager chez les confédérés afin d’échapper à la potence.

De retour sur la piste de Theresa, le groupe tombe sur les traces d’une patrouille venue intercepter l’âne de la fuyarde. Cette nouvelle piste les conduit jusqu’à un camp minable de l’armée confédérée, peuplé d’une cinquantaine de soldats aux allures d’assassins.

Ils sont accueillis par le capitaine Gifford, responsable de la compagnie B du 4ème régiment d’infanterie du Missouri. Celui-ci attend la compagnie E en renfort depuis neuf semaines et pense lever le camp faute de pouvoir faire valoir les intérêts de la confédération dans ces conditions. Il est ravi de leur remettre Theresa qu’il a plantée dans un uniforme trop grand mais sec.

Les aventuriers tentent alors de le convaincre d’envoyer un contingent secourir les rescapés de l’accident mais avec une telle maladresse que Gifford consent, à contre cœur, à leur laisser dix hommes et deux chariots pour venir en aide aux civils. Avant de partir, il invite Ugo à se débarrasser discrètement d’un nommé Erdmann, fauteur de trouble protégé par un père haut placé.

Désormais sous l’autorité du sergent-chef Whitton, la colonne se met en route. Sur le chemin, les éclaireurs signalent qu’une famille de quatre commerçants de la « flottille de l’est » a été massacrée à l’arme blanche et dépouillée de son stock de whiskey. Un coup des indiens à coup sûr. Les soldats sont maintenant remontés comme jamais et veulent casser du sauvage.

Une fois arrivés près de l’épave du train, le constat est terrible, il ne reste que neuf survivants, surtout des chinois. Beaucoup de personnes sont mortes mais plus encore ont été enlevées comme le père de Theresa par exemple.

Le chaman a en effet été secouru par des indiens et il s’est avéré qu’il était en pleine forme. Il a alors commencé à chanter et à projeter des restes de wagon dans tous les sens provoquant mort et panique.

Pas question de repartir avec des civils blessés dans ces conditions. Les soldats et le groupe d’aventuriers prennent la décision de se rendre dans un monastère placé un peu plus haut sur la colline pour y installer un bivouaque le temps d’obtenir des informations et des renfort pour traquer les indiens et partir au secours des prisonniers.

Une fois sur place, l’accueil est glacial et Whitton est contraint de réquisitionner le monastère. Les moines insistent quand même pour que les soudards qui composent la troupe restent hors de l’église. Grasse trouve sur place l’un de ses onze fils, Jack, un colosse de deux mètres de haut et 120 kilo, plein de tendresse, qui a choisi la voie monacale.

Les aventuriers apprennent que l’indien aux bras noirs est venu il y a plusieurs semaines au monastère et a promis au père supérieur, le père Laurent, un moyen de multiplier la nourriture afin de soulager les tourments des prospecteurs pauvres de la région.

Betty découvre aussi que les éclaireurs ont leurs couteaux tachés de sang et qu’ils boivent dans des flasques estampillées « La flottille de l’est ». Elle décide d’en faire part au chef Whitton qui semble choqué mais décide de mettre l’affaire en suspend le temps d’installer un avant-poste et d’envoyer des messages.

Le groupe entend les soldats parler entre eux d’un terrible rituel qui a eu lieu il y a 13 ans dans la région et au cours duquel Whitton, alors jeune homme, a été sauvagement torturé pendant trois jours et laissé pour mort.

Enfin, ils découvrent que les moines se contre disent. Pour les uns, le père Laurent est malade, pour d’autres il est parti, certains le disent mort…

Le père Jonas, curieux, trouve les entrées de l’édifice obstruées par de lourdes statues.

Tout cela intrigue Ugo qui décide de voir ce qui se passe dans l’église. Il entend du bruit à l’intérieur et aperçoit les pieds d’une personne cachée sous l’hôtel.

Convainquant, le père Jonas fait l’exposé de ce qu’il pense avoir compris au père Pierre-Marie, responsable du monastère en l’absence du père Laurent, et ce dernier lui indique un secrétaire. Le père Jonas y trouve un fouet couvert de sang et un calepin plein de dessins tracés avec frénésie représentant des scènes atroces de personnes crucifiées et découpées en morceaux pendant que d’autres les dévorent.

Jonas convainc alors Pierre-Marie de l’accompagner dans l’église afin d’exorciser le père supérieur visiblement possédé par un horrible tour de l’indien aux bras noirs. Dedans, le groupe n’avance qu’à la lueur des cierges qu’ils ont trouvés et il ne voit pas venir un jeune homme se jeter sur Grasse en hurlant “Les cauchemars, les cauchemars, les cauchemars, ils sont sortis de sa tête, ils sont sortis de sa tête!”

(Il faut noter que toute la partie dans l’église s’est jouée dans le noir complet avec seulement la lueur de deux bougies sur la table… Terriblement flippant. Merci Sid !)

C’est Joshua, le secrétaire de Laurent, qui vivait reclus sous l’hôtel depuis des jours.

Dans un élan de bonté, Ugo l’assomme et le coince sous des bancs. Pierre-Marie s’insurge en vain et, pendant que betty et m. Blake dorment chacun dans leur tente à l’extérieur, Grasse, Jonas et Ugo s’apprêtent à réaliser un exorcisme musclé…

Mais une fois dans la cellule du père supérieur, ils ne trouvent que son cadavre, un minuscule bout de bois dépassant de son œil et le haut de la tête complètement explosé. A la lueur des cierges, ils trouvent des empreintes sanglantes partant du crane du mort pour grimper aux murs et aux parois. Les traces sont d’abord celles de mains d’enfants puis deviennent de monstrueuses griffes d’une taille impressionnante.

Le groupe découvre des symboles étranges sur les murs de église et décide de quitter la pièce, Joshua tombe une nouvelle fois dans les bras de Grace mais cette fois, une fumée brûlante sort de sa bouche, ses yeux sont deux braises incandescentes et ses entrailles ont été arrachées, laissant dans son ventre un trou immense aux contours rougeoyant de chaleur.

La bête, se nourrissant de peur, n’attendait que de sentir la frayeur des moines à l’extérieur pour libérer sa fureur.

Le démon hurle sa rage en haut du clocher ce qui provoque le repli de tous les moines et la panique des les soldats à l’exception de Rivers et de Whitton. Ce dernier abat un déserteur de plusieurs balles dans le dos tandis que la bête se jette sur un moine qui quittait les lieux en hurlant, changeant son corps détruit en une grêle de braises.

Le père Jonas, ayant prévu les issues probables, avait préparé un gros chaudron d’eau bénite qu’Ugo jette au visage du monstre. A partir de là, les balles font effet et la bête est vulnérable. Une double décharge de scattergun met finalement fin à la vie de la bête, sauvant du même coup Betty qui s’était retrouvée coincer en petite tenue au pied du monstre. Le père Jonas ne plaisante pas avec le mal.

Les aventuriers sont maintenant autour de la monstrueuse carcasse de la créature, entourés de soldats terrorisés et de moines cloîtrés avec les civils du train dans le moindre recoin du bâtiment.

Il fait nuit et il neige encore…

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