Episode 11

Suzie négocie une dernière fois avec les morts : Elle veut que Dorothy reste avec elle lorsqu’elle conduira les peuples indiens vers la reconquête de leurs terres. Cela ne dérange pas les Derniers Fils coincés en Enfer, ils ont d’autres problèmes.

 

En repartant Suzie tombe nez-à-nez avec une autre troupe d’indiens damnés. Il s’agit de la tribu de Court-avec-les-loups. Leur chef explique à Suzie que Celui-qui-ne-dort-plus les a tous massacrés et traînés en Enfer à cause d’un rituel improvisé de Court-avec-les-loups. Il est porteur d’un message pour l’indien : Si Suzie guide les indiens en ramenant les morts, Court est pardonné et pourra revenir vivre parmi les siens.

 

Profitant de la diversion offerte par le groupe de Cheerokees, Suzie sème l’abomination Ferguson, quitte l’Enfer et rejoint le campement de Triste Corbeau.

 

Pendant ce temps là, ailleurs en Enfer, John et Betty attendent dans un champ de blé prêt à être moissonné. Il s’agit de l’Enfer de Houbel qui passe encore et encore dans les rotatives de sa moissonneuse-batteuse expérimentale sous les yeux de sa femme Grace et de leurs onze garçons. Contemplant le même spectacle, une femme sublime attend sur un rocking chair. D’un geste de la main, elle invite John et Betty à la rejoindre.

 

Elle vient d’apprendre qu’un de ses fils, Melmemoth l’Usurpateur, prince du mensonge et de la mystification, s’est fait passé pour elle. Grâce à Houbel, tout l’Enfer est au courant et cela la met très en colère. Elle leur propose de revenir sur Terre en temps que mortels, de retrouver le clou du Christ et d’aller le coller dans le fondement de son insolent gamin. En échange, elle tiendra la promesse que son fils leur a faite. Melmemoth justement est devant la grange où attend Grace Winchester. Il fait un geste de la main en direction de John, Betty et maman, et rentre avec la vieille à l’intérieur de la bâtisse. Funeste présage.

 

Le marché est aussitôt accepté.

 

John et Betty sont maintenant de retour sur Terre dans de la viande bien vivante. Ils sont à une heure de marche du campement des indiens où les attendent Suzie et Court. La neige abondante fouettée par le vent glacial leur fait regretter leur statut de déterrés.

 

Une fois réuni, le groupe décide d’utiliser l’information donnée par Betty : l’abomination qui occupe le 11ème bataillon d’infanterie du Missouri ne voit pas ce qui est sous l’eau. Ils choissisent donc d’emprunter un petit ruisseau qui file au travers du village de prospecteurs en espérant pouvoir s’y reposer une fois sur place vu qu’il est juste hors du champ d’action de la chose.

 

Durant la nuit, le fantôme du révérend Trent tente de convaincre Suzie de renoncer à son idée d’aider les indiens morts à revenir sur Terre. En vain. Il devra attendre que Suzie soit affaiblie physiquement pour prendre possession de son corps de manière définitive.

 

Le lendemain, Suzie confectionne avec talent un petit radeau pour leurs affaires et des tiges creuses pour respirer sous l’eau. John trouve des jarres en terre cuite suffisamment étanches pour conserver armes et munitions au sec et ils se mettent en route.

 

Ils s’épuisent rapidement dans l’eau glacée et doivent s’y plonger entièrement lorsqu’arrive Amos l’abomination. Le problème s’aggrave lorsque la profondeur du ruisseau ne leur permet plus d’avancer sans être à découvert. Mais leur camarade indien va leur offrir une diversion inattendue…

 

Court, qui s’est changé en poisson pour devancer ses camarades, sort de l’eau un peu avant le village  pour ne pas effrayer les résidents. Malheureusement, Il est immédiatemment attaqué par un Amos tentaculaire qui manque de le tuer dès le premier impact. L’indien se change une nouvelle fois en poisson et va chercher de l’aide au village. Mourant, il est chassé sans menagement de cet endroit où on ne veut pas voir d’indien.

 

Débarrassés d’Amos, Betty, John et Suzie franchissent cascades et rapides pour atteindre enfin le village. Gelés jusqu’à l’os, ils sont accueillis par un mineur bourru à qui Suzie donne 10$ pour le gîte et le couvert ainsi que pour leur ramener leur pisteur indien qui a dû passer par ici. Confus, l’homme retourne chercher Court qui attendait la mort contre un arbre.

Le groupe prend le temps de lécher ses plaies et part rejoindre Lincoln pass. Dans la bourgade, ils prennent des renseignements. Eric Michele, en campagne pour sa réélection au poste de président des CSA, détient le clou. Il faut donc le retrouver. L’homme est prudent. Les menaces de mort sont nombreuses et sa tournée est pour le moins chaotique. Il semble suivre une voie ferrée construite par la Dixie railroad (financier principal de sa campagne) et s’arrête presque au hasard pour faire une inauguration de gare et quelques photos. Actuellement, il serait en Arizona.

 

Ils prennent alors le train pour le Sud et complètent la liste de leurs informations. Finalement, ils comprennent que le convoi présidentiel se compose de quelques diligences qui suivent le chemin de fer en construction. Leur plan est alors tout simple : ils vont suivre la ligne et demander des renseignements à propos de ce convoi.

 

Malheureusement, la technique n’est pas concluante. Certes les gens ont vu passer un convoi mais ils n’en savent pas plus. Tous attendent le passage des premiers trains sur la ligne et le reste leur importe peu.

 

Pourtant, dans un saloon en construction, Suzie prétend avec des yeux de biche être une fan du président. Emu, le patron la met en relation avec un homme qui peut l’aider. Pendant ce temps, John remarque dans un coin deux types en cache-poussière qui ne parlent à personne. Il ne le sait pas encore, mais ce sont deux rangers qui surveillent les arrières du président sudiste pour voir si par hasard quelqu’un suivrait le convoi en posant des questions..

 

Dans la soirée, le patron du saloon conduit jusqu’à Suzie un homme étrange, un chinois très bien habillé, qui se présente sous le nom de monsieur Fai. Il est accompagné de deux gardes du corps et propose un marché à Suzie. Il lui montre une coupure de journal sur laquelle on peut voir le président Michele et un homme tenant fermemant une valise contre lui. Cet homme s’appelle Joseph Nathan Bitman, et c’est le secrétaire du président. Dans sa mallette il y a toute la tournée du président dans un carnet. Une chance incroyable pour une admiratrice de le rencontrer ! Tout ce que veut Monsieur Fai, c’est le reste des documents que contient cette mallette.

 

Suzie joue à merveille son rôle de groupie idiote et laisse partir Fai en lui promettant de réfléchir à sa proposition. Cependant, elle souhaite savoir où elle met les pieds et utilise les pouvoirs de ses fantômes pour entendre à travers les oreilles de Fai. Elle apprend qu’il travaille pour une compagnie rivale de la Dixie et que cette mallette contient notamment les inaugurations prévues ainsi que les futurs chantiers de la compagnie. Fai explique aussi à ses gardes du corps qu’il n’est pas naïf et que Suzie est probablement l’une des nombreuses tueuses à gage engagées par le nord pour assassiner Michele. Mais cela ne lui pose pas le moindre problème de conscience.

 

Dès l’aube, Suzie va voir Fai pour lui dire qu’elle accepte son offre. Le chinois lui dit alors que le secretaire de président sera dans le premier train qui passera sur la ligne dans la journée et qu’eux les attendront aux terminus. Une affaire mutuellement profitable.

 

En fin de journée, le train arrive dans la bourgade et délivre les nombreux pionniers qui en feront bientôt une grande ville prospère. Le temps de faire le plein d’eau et de charbon, de passagers et de bétail, il se remet en marche avec Suzie et ses compagnons à son bord.

 

Les deux rangers suivent le groupe, ils ont probablement les mêmes soupçons que Fai sur cette étrange équipe. Aussi Court tente d’en apprendre plus mais l’un des rangers le fait reconduire dans le wagon réservé aux non-blancs. John et Suzie repèrent l’homme à la malette ainsi que ses deux gardes du corps qui essaient d’être discrets quelques places plus loin. John fait même une rencontre surprenante : sur un banc, Harchibald Mendez l’invite à tailler le bout de gras. Lui aussi cherche le clou mais pour le faire disparaitre ! Il est l’un des nouveaux déterrés de Melmemoth et met en garde son ancien compagnon d’infortune (puisqu’ils sont morts tous les deux dans l’explosion d’un boyau de mine à la fin de la saison 2).

 

Alors qu’ils attendent une occasion, Betty et Court remarquent sur une colline des bandits à cheval menés par Serre-de-nuit en personne. Le Capitaine du River’s horse a encore le projet de soumettre le démon afin de le faire travailler pour les armées du nord. De toute évidence, il a entendu parler du clou !

 

L’assaut est donné. Sous leurs airs de bandit, il est évident qu’il s’agit de soldats du nord : discipline, entrainement, organisation, sang-froid, tout les distingue de la petite bande de pilleurs classique.

 

Suzie utilise encore ses fantômes pour arracher la valise des mains de Bitman. Aussitôt, les rangers et les gardes du corps se lancent à ses trousses et la fusillade démarre. Les faux bandits investissent le train pendant que les pouvoirs de Serre-de-nuit propulsent tous les passagers contre la paroi ouest des wagons afin d’anéantir tout germe de bravoure.

 

Suzie utilise encore ses pouvoirs. Cette fois-ci, elle quitte le train en volant ! Serre-de-nuit et Court-avec-les-loup se changent en oiseau de proie et se lancent à sa poursuite. Au sol, les bandits nordistes font de même avec leurs chevaux. Betty et John abattent les gardes du corps et Bitman et se lancent également à la suite de la jeune fille des airs. Avec un temps de retard, les rangers font de même, sentant que c’est là leur devoir.

 

Serre-de-nuit fait tomber Suzie mais sans perdre une minute, Court-avec-ses-plumes se jette à terre et dans le même élan se transforme en cheval et récupère Suzie qui repart aussi sec. Serre-de-nuit tente la même technique mais opte pour l’option jaguar. Malheureusement pour lui, la médecine tribale répond mal et il doit abandonner la course.

 

Plus loin John lance des sorts d’explosion afn de disperser les nordistes déguisés en voleurs. Il rencontre un certain succès et continue la course avec Betty, Mendez et les rangers à ses trousses. Voulant jouer les choses plus calmement et même se faire de nouveaux alliés, il explique tout ce qui se passe aux agents sudistes et prétend vouloir empêcher le nord de récupérer les documents. Le subterfuge marche et les rangers le dépassent au triple galop. Cependant, Suzie et Court ont trouvé refuge dans un fortin abandonné et tiennent la position en haut des remparts. John comprend qu’il n’a plus besoin des rangers et les descend le cœur un peu serré.

 

Dans le fortin, Suzie et Court voient Mendez arriver. Suzie l’ajuste de sa winchester et, contre toute attente, l’abat d’un seul tir. Mendez tombe de cheval et s’envole en poussière.

 

John et Betty rejoignent leurs compagnons. A ce moment précis, une vieille dame ratatinée sur son cheval avance vers le fort en compagnie d’un indien colossal qui porte autour du cou une corde de pendu. Il s’agit des cadavres animés de Grace Winchester et Ugo. Probablement les compagnons de Mendez au service de Melmemoth. Le groupe, désormais au complet décide de fuir sans demander son reste.

 

Les document de la malette sont bien ce que Fai prétendait mais ils n’ont pas l’intention de perdre du temps à les lui ramener. Eric Michele sera bientôt à Flagstaff Arizona, aussi s’y rendent-ils ventre à terre.

 

En ville le décors est posé : une estrade, un pupitre, des toiles tirées pour faire de l’ombre, un gibet pour les pendus… Le président va parler à la foule, couper un ruban rouge devant la nouvelle gare de la Dixies railroad, sourire devant les journalistes et repartir. Il n’est pas encore en ville mais en observant les alentours, Betty et John remarquent que la moitié de la ville est composée de rangers en civil dont Norris et Dorothy qui jouent aux maréchaux-ferrants ! Suzie vient les aborder et leur demande un entretien avec le président ! Elle expose les risques, raconte le minimum mais parvient néanmoins à convaincre Norris.

 

Elle est donc introduite dans une grange un peu à l’écart et pleine de rangers. Là, Eric Michele, qui est bel et bien en ville contrairement à la rumeur, l’attend. Il est flanqué de son chef de la sécurité : Adam Wilson et de son premier conseiller… Lucien Bowman !

 

Suzie déglutit mais évoque le clou à mi-mots. Le président comprend à quoi elle fait référence. Elle le met en garde contre ses amis proches et là, Michele est plus dubitatif. Pourtant, Bowman va dans son sens ! Et encourage le président à écouter la jeune fille. Finalement Michele n’a pas l’intention de fournir son clou et Suzie est priée d’aller voir ailleurs.

 

Cependant la jeune fille ne va pas en rester là. Elle a eu le temps de récupérer un cheveu du président et l’utilise pour voir à travers ses yeux. Mais une nouvelle surprise l’attend : Lucien Bowman est également dans la tête du président ! Il tente de la dissuader de réaliser son plan lui faisant remarquer que pour récupérer son âme et devenir la reine des peaux rouges, elle n’a pas besoin de se mêler de cette histoire. Suzie lui répond qu’elle va le faire juste parce qu’elle ne l’aime pas.

 

Pendant la discussion, le president s’est dirigé incognito vers le pupitre en haut de l’estrade, débloque le mécanisme d’un faux fond et ouvre la boîte à cigare qui s’y trouve. A l’intérieur il y a un très long clou rouillé entouré d’une feuille de papier qui contient le message suivant : Tant que vous l’aurez avec vous, mon ami, vous ne connaitrez plus la défaite. Signé Matthew Meyer.

 

Le clou est remis à sa place et, à travers les yeux du président, Suzie voit en face d’elle Bowman en compagnie de Grace qui lui fait signe de la main.

 

Le temps presse. Le reste du groupe a profité du temps disponible pour se reposer mais il est temps d’agir. Fai et ses hommes viennent d’arriver en ville et John fonce droit sur eux pour leur remettre la malette. Il n’a pas l’intention de voir tout ça finir en fusillade. Effectivement, remontant leur piste, Fai était venu pour en découdre.

 

C’est alors que tout se précipite. Ugo le déterré indien désobéit à Bowman et fonce vers le pupitre pour prendre le clou. Mauvaise idée. L’artefact est si puissant que sans même le toucher, le déterré explose en un nuage de poussière.

 

Suzie utilise ses pouvoirs pour faire venir à elle le pupitre par télékinésie. John tente de calmer les choses, en vain. Bowman hurle à l’attentat et des dizaines de rangers sortent leurs armes de leurs cachettes. Court-avec-les-loup et Betty sont immédiatement abattus sous le déluge de plomb alors que Norris et Dotty parviennent à sortir Suzie et John de la rue.

 

Ils arrachent le clou de sa cachette et courent dans les couloirs sous une pluie de balles. Norris est tué, Dotty et John sont touchés. Au bout du couloir, Mendez les attend en les arrosant de balles.

 

Suzie, elle, s’est arrêtée. Avec Ugo-l’indien-mort-trop-pressé, elle a eu son déterré tué. Une porte s’ouvre sur les limbes et elle s’y précipite. Son heure est venue. Elle quitte le fracas des combats. Dotty meurt à son tour sous les balles de Mendez mais John lui fonce dessus clou à la main. Avant même de pouvoir le toucher, Mendez explose. Enfin la rue. Un étage plus bas. Là, Grace Winchester et Bowman sont surpris une seconde de voir le jeune maire de Last Chance Valley au-dessus de leur tête. Une seconde de trop. John se jette dans les airs le clou à la main.

 

Suzie de son côté se retrouve face à une porte comme promis. Elle sait ce que son ouverture implique. Mais elle est la porte entre les mondes alors elle fait ce pour quoi elle est venue. Elle ouvre la porte. Derrière, seule son âme l’attend et, se jetant dans ses bras, reforme la personne qu’elle était. Juste derrière, des milliers de braves en tenue de guerre, à pied ou à cheval, franchissent à leur tour la porte. Puis viennent tranquillement tous les membres de la tribu de Court-avec-les-loups. Puis  Court-avec-les-loups lui même. Ils quittent tous les terres de chasse pour revenir sur terre.

 

John continue de tomber. A mi-chemin de sa chute, il voit Grace exploser en un geyser de poussière grise. Puis, sans savoir si les balles ont fini par le tuer, il plante le clou dans l’épaule de Bowman qui se change en une immense monstruosité tentaculaire se recroquevillant sans cesse sur elle-même avant de disparaître.

 

Quand il ouvre les yeux, John est heureux. La maman de Melmemoth a tenu sa promesse. Il est à table avec sa mère et ses sœurs à Last Chance Valley. Il est maire. Après le repas il fait le tour de sa ville pacifiée. Les affaires sont florissantes, les mineurs arrivent nombreux pour travailler dans les  riches mines d’argent. Houbel Winchester, le pasteur de la ville, est content de lui présenter son nouveau prototype de moissonneuse-batteuse. Ses onze enfants le suivent en riant sous les injures copieuse de sa femme Grace. La machine fonctionne à merveille. Betty est là, plus riche que jamais. Ses investissements judicieux lui ont permis de faire rapidement fortune. Les Baxter et les McCoy ont fait la paix, les Everett et les Everson montent ensemble une chaine de général store dans la région… Mais John se rappelle qu’on est dimanche aujourd’hui. Et le dimanche, les notables de la communauté se retrouve près de l’église pour un repas partagé. Cette fois-ci, ce sont des patates au four qui accompagneront le cadavre rôti qu’ils vont se partager. Oui, le dimanche à Last Chance Valley, on mange un pionnier. D’ailleurs au loin se présente le convoi des nouveaux arrivants. Il faudra en choisir un bien gras pour la semaine prochaine. Tout cela semble normal à tous les convives qui se partagent dans la joie un morceau de mollet ou le foie, selon les goûts de chacun.

 

John tient quelques semaines puis, découvrant les morts pendus aux crochets dans la cave du boucher de la ville, sombre dans la folie et part se réfugier dans une forêt dont il ne connaît pas le nom et où il finira ses jours en ermite. Durant ces années, les gens du coin lui laissent régulièrement des offrandes dans un panier en espérant attirer sa bénédiction pour une naissance ou un mariage. Il n’a jamais touché à la viande.

 

Suzie est vénérée comme une déesse. En quelques années, les indiens ont repris le quart nord-ouest des Etats-Unis et une bonne partie du Canada. La guerre entre le nord et le sud a dû être encore reportée pour contenir ces incroyables guerriers que les balles ne peuvent tuer. Maintenant qu’ils détiennent une partie des ressources en roche fantôme, les indiens, en position de force, commencent à négocier. Une paix précaire s’est installée. Suzie sait bien qu’un jour ou l’autre, un des assassins envoyés par le nord ou le sud finira par l’avoir. Pour l’instant, on ramène à ses pieds les corps des malheureux affreusement mutilés. Elle préfère ne pas les regarder le plus souvent.

 

Dorothy vit à ses côtés, profitant d’une paix qui l’a trop souvent fuit. Bien sûr elles ont l’air un peu étrange, vêtues à l’occidentale et couvertes de peintures de guerre, mais elle sont effectivement traitées comme des reines et Suzie a retrouvé sa faculté à chanter des chansons joyeuses, de rire et d’aimer. La tribu de Court-avec-les-loup s’est autoproclamée garde rapprochée de la porte-entre-les-mondes. Suzie oublie parfois qu’ils sont à moitié transparents et qu’ils ne mangent jamais.

 

Ses tatouages sont toujours là, mais depuis qu’elle vit parmi les sauvages, ils n’ont plus jamais bougé.

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