Episode 10

« La Mine d’El Gato »

Bien sûr, la colonne de villageois terrorisés qui s’éloignent vers le sud ne leur réchauffe pas le coeur. Pourtant, adossés à un mur blanchi à la chaux, Rico, Betty et Ugo attendent patiemment que Blake revienne vers eux. Ils n’échangent aucun mot durant l’attente. Cela aurait été en pure perte. Aucune ressource, pas le moindre indice sur la direction à suivre pour atteindre El Gato et les documents qu’il possède…

Quand Blake revient enfin vers eux, Rico décide d’aller enterrer le corps de son oncle. Ou du moins les restes fumant de ses cendres maudites. Rico met autant de terre que de cendres dans un crachoir abandonné et se dirige vers la petite église du village. Là, le prêtre, dans sa robe du bure miteuse, consent à officier une dernière fois avant de partir à son tour. Le pasteur Solomone Winchester est enterré sans perdre une minute. Il repose désormais dans un minuscule village mexicain dont personne ne connait seulement le nom. Et dans un cimetière catholique en plus !

Mais l’opération n’est pas veine. Le moine connaît El Gato Negro, comme tout le monde dans le village. Beaucoup de ses habitants faisaient affaire avec la bande du malfrat, aussi leur indique-t-il comme une évidence la direction de l’est.

Pendant ce temps, Ugo a tué et préparé une biche famélique et Blake a trouvé vingt pesos oubliés sous un planché. Une fois restaurés, ils se remettent en route à travers le désert. En chemin, ils sont interceptés par une troupe de cavaliers de la légion française qui les invitent à rejoindre leur camp. Ces derniers craignent que leur position ne soit dévoilée par ces étranges marcheurs. De plus, le colonel Durant est en train de peindre la vallée et ils sont sur le paysage !

L’officier de la légion française est un galant homme. Aussi prend-il sous son aile l’infortunée Betty en lui présentant ses oeuvres et en faisant servir un repas aussi fastueux que le permettent les circonstances.

Cette troupe d’une trentaine de cavaliers attend d’être rapatriée en France. Malheureusement, Napoléon III semble avoir oublié ces troupes envoyées sur le nouveau monde depuis une bonne quinzaine d’année. Pourtant, Durant a l’intention de faire son devoir jusqu’au bout et il vient justement de repérer un groupe de bandits installé dans une hacienda abandonnée. Utilisant leur longue vue, Betty et Blake découvrent qu’il s’agit justement du repère d’El Gato. Sa centaine d’hommes occupent la ruine adossée à une ancienne mine de fer.

Ils découvrent aussi qu’au sommet de la colline, quatre bandits gardent un ancien puits d’aération et Ugo et Betty décident d’utiliser cet accès pour entrer. Rico et Blake, de leur côté, comptent jouer la carte de la vieille relation rentrant au bercail. Rico étant un ancien de la bande, peut-être trouvera-t-il d’anciens camarades qu’il pourra manipuler à son avantage…

Les français ne semblent pas vouloir agir avant d’avoir envisagé toutes les possibilités, réuni un conseil extraordinaire, rempli un dossier détaillant la marche à suivre et quelques rapport pour l’état-major si toutefois, ils rentrent un jour en France.

Ugo et Betty décident donc de lancer les opérations de leur côté. Atteignant le sommet de la colline, ils tentent de se placer au mieux pour surprendre les gardes. En effet, le moindre coup de feu trahirait leur position et ils n’ont pas le droit à l’erreur… Malheureusement, Betty commet une maladresse et se fait immédiatement repérer. Mais la jeune voleuse a plus d’un tour dans son sac. Elle use de ses charmes pour troubler les gardes en jouant la jeune fille en détresse. Cependant, elle n’a pas la chance de tomber une nouvelle fois sur des gentlemen français et la situation semble prendre la route du viol collectif. Mais encore une fois, Betty garde son sang-froid et s’arrange pour que les quatre malfrats tournent le dos à Ugo. L’indien, comprenant la ruse de Betty, massacre en une seconde deux hommes et profite d’une nouvelle diversion de Betty pour abattre les deux derniers à l’aide de son tomahawk et de son sabre maudit.

Ils ne leur reste plus qu’à descendre à la corde jusqu’au coeur de la colline.

Rico et Blake, quant à eux, approchent un groupe d’une douzaine d’hommes dans lesquels Rico reconnait d’anciens camarades. Prudent, Blake décide de se placer en retrait avec sa winch’ au cas où la situation se mettrait soudainement à dégénérer….

Rico rencontre donc un certain Fredo qui l’accueille en ancien compagnon d’arme. Il le met pourtant en garde. La bande a changé. Elle est aujourd’hui dirigée par une sorte de déterré dégénéré qui porte une lourde clé en or autour du cou et qui semble sous le contrôle d’une sorcière défigurée. Tout le monde craint ce sinistre duo mais obéit sans rechigner car les profits sont au rendez-vous…

Rico parle alors de son ami Blake caché non loin de l’endroit où ils se trouvent. En route, une nouvelle fois, il parle trop et raconte que Blake est chasseur de morts-vivants qu’il vient juste de tuer son oncle bien aimé, qu’il est américain, noir… Bref, Fredo commence à regretter de s’être laissé embarquer dans cette histoire qui risque de lui poser de gros problèmes. Quand ils arrivent au niveau de Blake, Fredo lui demande de partir sans faire d’histoire et, quand l’adjoint au shérif tourne les talons, Rico et Fredo décident de ne pas le laisser partir en vie…

Fredo ajuste son tir et blesse Blake. Mais l’homme est habitué aux fusillades. Il saisit sa winchester, fait volte-face et envoie une balle exploser la tête de Fredo. Pour lui, c’est sûr, Rico a utilisé le groupe pour rejoindre sa bande de truands et compte maintenant les trahir.

Les coups de feu ont attiré les bandits restés en arrière et Blake doit fuir dans la nuit avec une dizaine d’homme à ses trousses. Ils sont maladroits et l’obscurité ne les aide pas. Pourtant, alors que tout autour de Blake explose sous un déluge de plomb imprécis, certains projectiles touchent au but et les blessures commencent à le ralentir.

Rico, courant vers l’hacienda, indique la direction de la fusillade à la vingtaine d’hommes en faction. Maintenant, Blake court dans le désert poursuivi par trente bandits sadiques et sanguinaires.

Ugo et Betty, eux, font preuve d’une grande discrétion et s’infiltrent dans la mine. Ils y trouvent des structures mal entretenues et de lourdes portes en chêne installées récemment. Betty crochète chacune d’entre elles et les deux espions y trouvent une grosse réserve de nourriture, puis un stock de munitions et de poudre duquel ils éloignent rapidement leur torche… Leur progression est interrompue par un groupe de six bandits qui jouent aux cartes sur des tonneaux à la lueur de lampes à huile.

Pour se débarrasser de leur encombrante présence, ils font du bruit dans la réserve de nourriture en espérant y attirer quelques hommes du groupe. Cependant, tout ne se passe pas comme prévu. Les bandits arrivent tous en même temps ! Attribuant les bruits à la structure vieillissante de la mine, ils arrivent avec des étais pour renforcer le tunnel… Qu’à cela ne tienne, Betty et Ugo décident de se cacher dans la réserve de nourriture et de n’en sortir qu’une fois la petite troupe passée. Continuant vers l’alcôve principale et toujours tapis dans l’ombre, ils voient Rico au milieu d’une foule inquiétante…

Rico justement. Il vient d’arriver dans cette alcôve et découvre un groupe de truands pour le moins hétéroclite. Des mexicains, des déserteurs français oubliés sur place depuis quinze ans, des américains et, au milieu de tout ça, un déterré qui trône sur un demi cheval pourri. A son cou pend une énorme clé en or. Ugo, depuis sa cachette, reconnait Lopez et en déduit donc que la sorcière à la joue arrachée n’est autre que Ma Stetson (voir saison une).

Rico prévient toutes les personnes présentes que dehors, une fusillade fait rage. Ses arguments prennent une ampleur toute nouvelle lorsque que le clairon des légionnaires français du colonel Durant retentit dans le lointain.

L’alcôve se vide en un instant et Rico reste seul avec six hommes dont un gros mexicain dans un vieil uniforme de l’armée de l’empereur Maximilien. L’homme lui ordonne de se rendre à l’extérieur pour défendre l’hacienda. Rico refuse d’obéir et invite le gros hispanique à dégainer si toutefois ses attributs génitaux sont d’un volume suffisant.

Ils le sont et l’officier mexicain est abattu. Les cinq autres mettent la main sur leurs armes mais n’ont pas le temps de s’en servir. Rico ventile avec précision et abat en deux secondes les infortunés brigands.

Betty et Ugo en profitent pour le rejoindre et la cambrioleuse crochète une nouvelle porte. Derrière celle-ci se trouve la chambre d’une femme d’un certain âge si l’on en croit les meubles, la décoration et les rideaux fixés à des tringles en dessous desquelles ne se trouvent aucune fenêtre…

Ils y trouvent rapidement les documents mais les six hommes partis plutôt renforcer la structure de la mine ont été alertés par la fusillade et sont déjà en train de constater le décès des six bandits abattus par Rico. Nos trois fouineurs n’ont pas le droit à l’erreur. Betty ouvre violemment la porte tandis qu’Ugo et Rico dégainent et vident leur chargeur respectif sur les six malheureux qui ne se doutaient pas de leur présence.

Le combat est bref et le nombre de corps entassés dans l’alcôve principale est désormais de douze. Mais de nouveaux bruits de pas se font entendre et il est temps de partir. Ils filent donc en direction du fond de la mine pour reprendre le chemin du puits d’aération. Rico vole un tonnelet de poudre qu’il accroche au bout de la corde et tous trois commencent la laborieuse ascension… En bas, l’un des hommes d’El Gato Negro leur tire dessus et les trente mètres de monté se font dans la panique et les cafouillages. Pourtant, ils arrivent finalement en haut avec leur tonnelet et, à peine blessés, reprennent leur route en direction de Blake et du zeppelin avec les chevaux qu’ils ont volés à la bande de malfrats.

Ils trouvent dans la plaine un combat féroce. Les français, trois fois moins nombreux mais mieux organisés et plus disciplinés, tiennent bon face à la troupe qu’El Gato mène en personne. Les deux troupes sont en train de s’annihiler l’une l’autre dans un déluge de fureur et d’acier. Quinze ans après « l’expédition du Mexique » et la chute de l’empereur Maximilien, les français oubliés trouvent enfin une raison de mourir au champ d’honneur. A leur côté, Blake, pourtant lourdement blessé, se bat comme un lion.

Ugo le ramasse en passant et le soigne magiquement avant de partir au triple galop rejoindre le zeppelin qui les ramènera dans les états confédérés d’Amérique. Si toutefois il est réparé…

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