Episode 7

« La prison d’Abilène »

Ugo arrive enfin à Abilene. De son entrevue avec son ami Ama, il a obtenu de nouveaux pouvoirs et d’importantes informations. Il en revient également avec une drôle de malédiction : sa peau pèle par lambeaux entiers à la manière de celle des serpents lors de la mue.

Une fois aux portes de la ville, il fait quelques histoires pour conserver ses armes mais les adjoints du shérif Hickok ne veulent rien savoir et il doit finalement laisser ses pétoires à l’entrée de la cité.

Pendant ce temps, Blake, Bianca et Grasse retournent voir Lopez avec la clé que Rico leur a ramenée.

Ce dernier est en bonne compagnie. Estrella, une amie de longue date et tenante d’un bordel réputé, se tient assise à côté de lui. Pour lui rendre service (et toucher une copieuse commission), le truand mexicain lui a parlé de l’attaque de la prison et de la tentative d’évasion qu’il est en train de monter avec une bande d’idiots.

Estrella saute sur l’occasion. En effet, un bon client à elle, Nathanael Gibbs, qui lui doit plus de 400$, s’est fait arrêter pour meurtre suite à une bagarre qui a mal tournée. Gibbs va être passé par les armes demain matin en même temps que Ted, le fils de Grasse, et Whitton. A quoi tiennent les associations ?!

Lopez tient parole et, en échange de la clé, donne toutes les informations dont il dispose…

Les cow-boys et les joueurs chassaient les mouches en buvant des alcools tièdes. On pouvait mesurer le temps de présence d’un homme dans ce saloon à la quantité de sueur qui imbibait ses vêtements. Et toutes les personnes présentes étaient visiblement sur place depuis très longtemps.

Derrière son comptoir vermoulu et crasseux, le barman obèse tentait de réaliser l’exploit de laver des verres crasseux avec un torchon sale. Ce faisant, il ne quittait pas des yeux le groupe d’étrangers en pleine discussion avec Lopez et son gang de pouilleux…

« Bueno señores, cette prison est une vraie forteresse mais elle a le défaut de ses qualités : le laxisme. Quand tout va bien pendant très longtemps, on se relâche, on oublie qu’il peut y avoir… des surprises…

Bref, il y a deux ou trois failles à exploiter. Tout d’abords le convoi ecclésiastique qui va apporter des cercueils à la prison tous les mardis et samedis pour les exécutions. Le père Reynolds et le fossoyeur viennent pour les condamnés. L’un pour la dernière prière, l’autre pour la dernière demeure…

Il y a aussi le chargement de nourriture qui arrive le mardi. Il est sérieusement gardé mais il est plus facile de s’y cacher que dans le corbillard ! Arg !

Le Pony express livre aussi la prison tous les mois. Ça devrait tomber cette semaine. Wilson, le conducteur et responsable, s’arrête toujours à Abilène pour étancher sa soif. Et croyez-moi, il a toujours une soif du diable ce gringo là ! »

Tout en parlant, Lopez ne quittait pas des yeux la clé d’or, laissant sans pudeur déborder sa convoitise… Autour, les cow-boys ruminaient dans l’attente des recruteurs qui les enverraient convoyer les troupeaux du Texas jusqu’à Abilene.

« Sinon señores… vous vous souvenez de notre accord… Parce je vous aide de bon coeur, mais je n’oublie pas que vous me devez encore quelque chose… Je ne voudrais pas paraître grossier mais tous ces renseignements ne sont pas gratuits et… »

Devant le silence de ses interlocuteurs et les regards inquiets de ses deux acolytes, Lopez s’éclaircit la gorge et reprit en chuchotant…

« Bien sûr, il y a d’autres voies que nous pouvons explorer… Par exemple Maria, la lavandière, travaille à la prison d’Abilène. Et elle a un fils qui est bien malade… Que pourrait-elle faire pour un médicament ou la poignée de dollar qui permettrait de l’acheter… Fresco travaille aussi à la prison, comme maton, et il a beaucoup de dettes de jeu et serait redevable d’un coup de main je pense…

Et voilà amigos ! Quand on est réglo avec el señior Lopez, la vie est toujours plus belle ! »

Il effaça immédiatement son enthousiasme pour le remplacer par une mine beaucoup plus sinistre et inquiétante.

« Mais quand on lui fait une crasse à ce senior Lopez… alors là… La vie est toujours plus… courte »

D’un seul coup, Lopez repartit dans un rire tonitruant faisant sursauter les joueurs du saloon au milieu d’une relance minable et commanda une tournée de bière pour la tablée. La vieille Grasse saliva à la vue de la mousse épaisse qui débordait des brocs tandis que Bianca et Blake commençaient à échafauder un plan….

Ugo finit par retrouver ses compagnons et parle de ses découvertes. Malheureusement, le groupe, en pleine élaboration d’une stratégie, ne prend pas le temps de l’écouter et seule Grasse l’entend parler de rituels anciens, de “derniers fils”, de “Coyote” et de magot… Ugo commet alors une maladresse et, pour une raison inexplicable, provoque un embrasement d’une partie du bar…

Bianca et Estrella vont alors voir le révérend Reynolds afin de le convaincre de les laisser se cacher dans les cercueils pour pénétrer dans la forteresse. Ravi d’aider sa nouvelle amie (voir épisode précédent) le pasteur accepte avec joie à la condition que le fossoyeur n’en sache rien.

Une fois cette formalité réglée, les deux femmes vont chez Fresco, le maton à l’ardoise chargée, et Bianca propose de régler ses dettes en échange d’un coup de main. Ce dernier accepte et donne de vieilles clés qui devraient pouvoir aider les aventuriers dans leur entreprise.

Entre temps, elles croisent à nouveau le capitaine Gifford et le seconde classe Rivers. En pleine « marche de la liberté », ils recrutent des volontaires pour venir soutenir et renforcer les rangs de l’armée confédérée.

A quelques rues de là, Ugo, Grasse et Blake observent le convoi de ravitaillement. Deux chariots pour autant de cochers et une escorte de six soldats armés. Lopez leur confie trois de ses meilleurs hommes et ils partent monter une embuscade.

Ugo s’enfouit sous quelques centimètres de terre en plein milieu de la piste, afin de monter discrètement à l’arrière du dernier chariot, tandis que les autres se placent de chaque côté de la voie.

Les malheureux soldats n’ont aucune chance. Alors que le chef réprimande le cocher de tête pour avoir bu et fait perdre du temps au convoi, les balles pleuvent et la moitié des hommes sont terrassés.

Le dernier cocher tente de fuir mais Ugo est déjà dans le chariot et l’égorge sans pitié avant de loger une balle dans l’épaule d’un soldat.

Les trois survivants partent pour un baroud d’honneur et, sabre au clair, chargent leurs assaillants. Un des hommes de Lopez, ivre mort, est pourfendu par la première charge. Ce sera le seul coup d’éclat de la troupe et les derniers soldats tombent sous le nombre.

Ugo et Grasse décident alors de garder le convoi une fois ce dernier mis à l’abri pendant que Blake va en ville faire laver et retoucher les uniformes des soldats massacrés. Ils se font alors un devoir de goûter les meilleurs produits du stock et Ugo se met à danser nu et couvert de cendres pour honorer les esprits et les remercier de ses nouveaux pouvoirs.

Blake commet un impair avec un lavandier chinois et la rue des teinturiers lui est désormais fermée ! Le voilà seul avec ses uniformes souillés. Comble de la malchance, il croise Japer Hooks, dont la tête est mise à prix. Ce dernier, méfiant, repère une étincelle dans l’oeil de Blake et se tient prêt à dégainer.

Un silence pesant s’installe et Blake lâche son linge d’un seul coup pour saisir son arme. Plus rapide et plus précis, il touche son adversaire à l’épaule alors que Hooks envoie sa balle exploser aux pieds du chasseur de primes. Blake, ne lui laisse pas le temps de se reprendre et vide son chargeur sur le malheur Hooks qui s’effondre au milieu de la rue maintenant déserte.

Blake traine sa proie jusqu’à une officine des force de l’ordre et tombe par hasard sur une discussion houleuse entre Hickok et… Harchibald Mendez ! Caché sous la fenêtre il entend les deux hommes se disputer. Hickok reproche à Mendez de se comporter comme un boucher et évoque son point faible : Un duel dans un marais. Voilà le seul moyen de tuer la créature, il faut reproduire les circonstances de sa première mort.

Le point faible d’Hickok est également révélé : Une balle dans le dos. Le shérif semble avoir perdu depuis peu le contrôle du manitou qui l’habite et l’aide de Mendez, qui a depuis longtemps dompté le sien, était la bienvenue. Cependant les choses se sont gâtées depuis entre les deux déterrés et Mendez quitte l’officine après avoir échangé quelques coups de poing avec son interlocuteur.

Blake se cache rapidement, laisse partir le monstre et entre pour toucher sa prime.

Le plan est maintenant bien ficelé. Bianca et Estrella vont entrer cachées dans les cercueils pour récupérer Ted, Whitton et Gibbs lors de l’ultime confession et Blake, Grasse, Ugo, Lopez et ses hommes vont entrer par la grande porte, grimés en soldat, pour préparer les diversions.

Le plan se déroule comme prévu et Blake place les charges de nitro avec minuteur aux endroits choisi pour la diversion finale ainsi que le collier à bruit dont Bianca se sert pour chasser les Dieux qui vivent parmi les humains déguisés en chat ( ???)…

Les aventuriers déguisés en soldats se retrouvent au réfectoire puis au dortoir de la prison, jouent un peu aux cartes, et attendent le début des festivités.

Les condamnés sont amenés à leur dernier entrevu avec un révérend et sont soulagés de trouver Bianca et Estrella qui les cachent dans les cercueils pour les faire sortir. Mais Whitton n’est pas du rendez-vous. Prisonnier politique, il n’a le droit de quitter sa cellule que pour rencontrer le peloton.

Le révérend va alors à sa rencontre puis ressort, avec quatre soldats et quatre condamnés dont ce salopard de Whitton. Le collier à bruit lâche alors son bruit strident qui fait sortir tous les soldats à moitié endormis….

… Et la charge explose. Les connaissances en démolition de Bianca lui ont permis de calculer la dose à un cheveu près et c’est donc à un cheveu près qu’un pan entier du rempart est soufflé par la gigantesque déflagration.

Dans le camp, c’est la stupeur. Tout le monde cherche un ennemi qui n’est nulle part. Ugo en profite pour inciter l’escorte à traîner les prisonniers politiques pour les mettre à l’abri pendant que Grasse et Blake tentent vainement d’assommer le gardien de Whitton désormais seul. Le gardien en question, très doué mais surtout particulièrement chanceux, plombe légèrement Blake mais envoie Grasse à quelques pas du Créateur!

Miraculeusement, la balle traverse la vieille Winchester sans toucher d’artère et celle-ci se relève péniblement.

Le corbillard quitte alors son hangar à toute allure avec Ted et Gibbs dans les cercueils, Bianca et Estrella sur le banc du cocher et Lopez et ses hommes à l’arrière, rivés sur les cercueils. Ces derniers mitraillent la foule désemparée à tout va alors que Bianca et Estrella tentent de manœuvrer le chariot qu’elles pilotent pour la première fois !

Les soldats se ressaisissent et commencent à tirer sur la charrette et sur ses types déguisés en soldats sudistes qui tirent sur leurs copains.

Ugo profite de la confusion pour tuer dans le dos deux des soldats qui l’accompagnaient. L’un d’un coup de son sabre maudit, l’autre d’un coup latéral de tomahawk en pleine tête.

Blake n’est pas en reste et abat le gardien impétueux d’un coup de chevrotine de son LeMat.

C’est la ruée vers le corbillard ! A chaque instant, des soldats supplémentaires se reprennent et ajustent les fuyards. Blake monte dans la charrette avec Whitton, bientôt suivi par Ugo mais Grasse, lourdement touchée, ne parvient pas à atteindre l’engin qui s’éloigne sans elle…

Entre temps, le soldat tué par le sabre maudit de Ugo se relève et, bave aux lèvres, commence à dévorer les malheureux condamnés entravés par leurs lourdes chaines.

Estrella parvient miraculeusement à contrôler l’attelage et le dirige vers la colossale porte qui bloque encore l’entrée de la prison.

La situation, déjà difficile, prend une tournure plus sombre encore quand sort du dortoir et des cellules des prisonniers politiques un savant fou à l’allure démentielle. L’individu saisit alors un énorme six coups aux airs de jouet d’enfant et s’en sert pour cracher des salves d’énergie verdâtres et gluantes sur les aventuriers en fuite.

Estrella est sévèrement brûlée par l’immonde matière de même qu’un des hommes de Lopez.

Bianca utilise alors son “Contrôleur de gravité limitée” pour arracher la vieille Grasse à la terre et la jeter dans le corbillard lancé à toute allure avant de faire sauter la porte d’un coup de son tout nouveau « Générateur d’éther trinitrique de glycérol concentré » (l’ancien ayant été confisqué par le sheriff suite à l’épisode de l’église). Le corbillard en feu quitte l’établissement pénitencier à toute allure.

Une troupe de cavaliers s’engouffre à son tour dans le trou béant qui a remplacé la porte et prend en chasse les évadés.

Grasse et Blake ont le temps de voir sortir d’une remise un énorme automate de combat, crachant une épaisse fumée noire et hurlant un horrible bruit de grincements mécaniques. Le bipède d’acier, équipé d’une énorme pince et d’une mitrailleuse gatling en guise de bras, se met alors à courir à la suite des cavaliers, voulant vraisemblablement goûter lui aussi à la chair des oiseaux qui viennent de quitter le nid.

Alors qu’ils se croient perdus et au bout de l’horreur, les aventuriers voient le savant franchir le mur d’enceinte dans un déluge de feu et voler à leur poursuite grâce à ses chaussures à réaction…

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