Episode 2

« La vigie Saint-Augustin »

Nos aventuriers sont cernés de toutes parts, coincés dans la plaine par une trentaine d’indiens qui surveillaient là le passage éventuel de réfugiés trop téméraires pour attendre en ville le dénouement de leur destin.

Depuis les lynchages et la destruction du camp de nomades apaches, la ville subit de nombreux raids et tous les convois approchant ou quittant la ville sont détruits et leurs occupants massacrés.

Pourtant, un peu plus tôt…

Everett s’est lancé à la poursuite de sa jeune soeur Marie. Bien décidé à vivre sa vie avec son compagnon David, elle a quitté la ville le matin même en sa compagnie.

Ugo a suivi Iko, un jeune indien à son service, ayant lui aussi choisi de fuir… En volant deux boeufs au fermier pour les revendre à Waco !

Ted, lui, a poursuivi Nathanaël Gibbs, un agent de la bayou vermillon qu’il traque pour le compte de ses employeurs.

Tous ces gens ont quitté la ville à bord de la charrette de Norman. Ce brave commerçant fournit habituellement le magasin de Grasse mais, cette fois-ci, il a choisi de profiter des événements pour partir avec l’argent et la marchandise. S’imaginant Last Chance Valley en flamme, il ne craint pas les représailles… De plus, la jeune et séduisante indienne qu’il vient de rencontrer, une certaine Petite Plume Solitaire, et qui souhaite fuir avec lui, saura sans doute se montrer reconnaissante une fois à l’abri….

C’était sans compter sur le sale caractère de Grasse qui s’est aussitôt lancée à la poursuite de l’arnaqueur.

Blake quant à lui, récemment promu adjoint du shérif suite au destin tragique de Vera, et à la quantité improbable d’alcool ingérée par le Sheriff Faust, a reçu l’ordre de ramener tous les inconscients qui tenteraient de fuir la sécurité relative de la ville.

Bref, nos héros ont retrouvé dans le désert les inconscients qu’ils souhaitaient retrouver, mais ils sont du même coup tombés dans une embuscade indienne. Les flèches volent, les coups de feu pleuvent et rapidement, les boeufs sont tués ainsi que la moitié des chevaux. Les chevaux justement ! L’un d’eux s’est extrait de l’attelage et ère non loin du groupe assailli. Le salut semble venir de ce dernier.

Ted convainc Gibbs d’aller récupérer la bête, espérant se voir éviter la peine d’avoir à le descendre lui-même. Mais le bougre évite miraculeusement les projectiles jusqu’à atteindre la monture. L’espoir qu’il aille chercher du secours s’envole lorsque ce dernier par en direction de Waco, gratifiant d’un bras d’honneur les survivants retranchés.

Blake se rappelle qu’il se trouve dans la charrette de Grasse, sa commande spéciale s’y trouve surement. Le nouvel adjoint trouve rapidement sa lunette de visée en verre fantôme puis décide que Gibbs ne fuira pas seul. Malheureusement, sa maladresse légendaire épargne le cavalier mais abat net le cheval ! Cette porte de sortie est désorm ais fermée et Gibbs finit criblé de balles et de flèches.

Ugo, ayant fini de tabasser copieusement Iko, le voleur qui vient de lui faire perdre deux boeufs, profite de ses talents de guerrier pour ramper vers un groupe d’indien afin de les prendre à revers.

Tirant à gauche et à droite pour couvrir ses camarades, Ted se rapproche de la charrette qui ne possède plus qu’un seul cheval et tente de la manoeuvrer hors du piège qui se referme sur eux.

Grasse tire coup sur coup pour tenir les sauvages en respect tandis qu’Everett, depuis l’intérieur de la charrette qu’il occupe avec sa soeur et un David blessé, charge des armes et essaie de convaincre les moins violents du groupe de se battre pour leur vie. Finalement, utilisant ses mystérieux pouvoirs, il se rend invisible pour venir chatouiller par derrière un autre groupe d’indiens.

Petite Plume, quant à elle, ayant reçu d’entrée de jeu une blessure sérieuse, préfère se changer en petit volatile pour quitter le champ de bataille. Malheureusement, il semble que les apaches soient venus avec leur propre sorcier et un aigle, qui passait paisiblement dans le ciel, reçoit l’ordre magique de dévorer le frêle volatile. Cependant le frêle volatile en question possède un atout rugissant. Par une habile manoeuvre, il se retrouve au-dessus de l’aigle et se change alors en puma. Le rapace n’aillant jamais vu de félin tomber du ciel est totalement pris au dépourvu par l’attaque. Il s’écrase au sol en une gerbe de plume et de sang, broyé par le poids de la bête qui tombe avec lui.

Ugo égorge le premier sauvage mais découvre son erreur. Les apaches sont au nombre de neuf ! Bien plus qu’il ne l’avait supposé ! Trois l’ont déjà repéré et un corps à corps s’engage alors que Grasse, cachée derrière le cadavre d’un boeuf, tente de lui venir en vidant son chargeur sur les emplumés qui tentent de rejoindre le pugilat.

Petite Plume revient sur ses pas sous la forme du puma. Elle vient en effet de voir qu’un des groupes d’assaillants tente une sortie. Cette fois-ci, avec neuf sauvages enragés qui chargent, la situation semble perdue. Le puma profite cependant de la ferveur provoquée par la ruée pour dévorer discrètement un retardataire.

Ted semble avoir pris le contrôle de la charrette et commence à la sortir de ce bourbier pendant que Blake abat le moindre porteur de lance se présentant à sa portée. Grasse hurle à Ugo de revenir mais ce dernier, submergé par le nombre, encaisse sans entendre.

Everett, voyant la charrette partir sans lui met fin à son plan et revient en courant vers son salut !

La charrette accélère doucement et Ugo comprend enfin sa situation. Recevant un dernier coup de tomahawk particulièrement douloureux, il parvient à s’extraire et à regagner la carriole. Arrivant aux portes de Last Chance Valley, les indiens abandonnent la poursuite. Ils devront se satisfaire des scalps de Gibbs et d’Iko pour aujourd’hui.

En ville, tout le monde panique, le shérif Faust et ses adjoints, saouls et débordés, ne semblent pas en mesure de gérer la situation. De même, le maire Solenberg, bien que de bonne volonté, est plus habitué à organiser la fête de la récolte que le siège de sa ville.

Ugo prend donc les devants. Riche de son expérience d’aventurier, il organise la construction de barricades.

Blake découvre que bon nombre de ses concitoyens profitent de la crise pour régler leurs comptes. Ainsi les gangs de travailleurs blancs, menés par Capell, préparer une descente dans le quartier noirs afin de faire passer à leurs rivaux l’envie de racketter des ouvriers sur leur territoire. Blake, avec sa peau noire et son étoile de shérif adjoint, décide d’aller calmer les choses sur place mais, et bien qu’il est proposé de l’argent à ses comparses noirs, il ne reçoit aucun soutien de sa communauté. C’est donc seul qu’il se dirige vers Welcome Wagon et parvient miraculeusement à gagner du temps, recentrant les ouvriers blancs sur les apaches plutôt que sur les noirs.

Grasse apprend que Faust a été engagé par les Mc Coys pour enquêter sur un cambriolage dont ils ont été victime. Un coffre leur a été dérobé et ils souhaitent une enquête discrète. Le malheureux Faust, entre les mains rêches et l’oeil cruel de Grasse, a dû très vite se mettre à table…

Everett rencontre un des gardes du corps de miss Pearl qui participe à la construction d’une barricade. En discutant, ils évoquent la présence d’un détachement de cavalerie dans les environs.

Blake apprend qu’un des six hommes, ayant assisté à son duel avec Lester Baxter il y a deux jours, a été retrouvé mort. La rumeur court que Blake tenterait de les intimider par ce meurtre afin de leur rappeler les bienfaits du silence.

Everett, face à une population terrifiée, monte sur un tonneau pour lancer un discours enflammé. Rapidement, la verve du jeune homme enflamme la foule ! Il propose que quelqu’un aille chercher la cavalerie. Quelle excellente idée crie la foule, galvanisée par un Alford bien décidé à se faire mousser aux côtés d’Everett-coeur-de-feu. Ce jeune si courageux qui a décidé d’aller chercher la cavalerie (ha bon ?). Bientôt, le maire Solenberg accourt pour profiter lui aussi de ce moment de gloire, Limberman prend une photo pour immortaliser l’instant et en faire la première page du Last News Valley !

everett comprend qu’il vient de tomber dans un panier de crabes politique alors que la foule le porte en triomphe. Lui qui voulait simplement travailler dans l’épicerie familiale, le voilà devenu un héros !

Grasse se propose de venir avec lui contre l’avis de son mari. Elle doit de plus repousser les tentatives de Stephen Mc Coys, son petit neveu, qui semble bien décidé du haut de ses 14 ans à venir avec elle afin de vérifier si la rumeur sur son immortalité est vraie.

Blake, en tant que noir de service dans les forces de l’ordre de la ville, se voit confier l’honneur de partir avec le groupe. Ted et Ugo sont séduits par l’idée, font leurs bagages pour partir, suivis par Petite Plume qui voit dans le groupe d’aventuriers un moyen pratique de fuir le village et le massacre des indiens.

C’est alors que Stacy « Iron Hands » Mc Coys fait son entrée au milieu de la foule. La vieille doyenne des Mc Coys, fondatrice de la ville, vient fustiger la foule, lui crachant sa propre lâcheté au visage. Dans un silence absolu, elle accuse la Bayou Vermillon d’être la source de tous les maux de la ville et reproche à Solenberg son maudit concours ! Saluant le courage d’Everett, elle annonce qu’à compter de ce jour, tous les Mc Coys devront s’approvisionner à l’épicerie Everett. Elle salue la mémoire du père de d’Everett et quitte les lieux.

Rendant une ultime visite à sa mère, Everett découvre que David, le flirt de sa soeur, est un Everson, famille concurrente de la sienne… Ils discutent alors des alliances possibles en cas de mariage de mariant. Everett découvre alors que sa mère est une grande calculatrice, évoquant un mariage arrangé, du chantage et même le meurtre pour assoir sa famille dans les hautes sphères de la ville.

Enfin vient le moment du départ avec salutations et encouragement des notables devant une foule occupée à renforcer les maisons et à monter des barricades. Solenberg remet à Everett le document officiel de demande de renforts et tape sèchement la croupe de sa jument.

Ugo décide de passer pas les montagnes, moins rapides, moins pratiques mais beaucoup plus sûres. Et en effet, sans être rares, les troupes apaches sont nettement plus petites que dans la vallée ou dans le désert.

Galopant de toute part, l’ancien pisteur trompe les sentinelles, évite les groupes les plus nombreux, choisit les passages les plus discrets. Le reste du groupe avance au pas, suivant ses indications d’un air septique chaque fois qu’il refait son apparition…

Le groupe décide de faire un campement dans les bois afin de rester cacher. Petite Plume invoque les esprits dans un coin afin qu’ils lui révèlent l’avenir pendant que Ugo rend hommage aux esprits de la nature dans un sacrifice sanglant fait d’écureuils…

Rapidement, les autres membres du groupe aperçoivent un autre campement, à une quarantaine de mètres du leur. Ted rampe dans les fourrés pour découvrir sept indiens endormis autour d’un huitième qui semble assoupi devant le feu.

Retournant au campement, il en informe ses camarades. Mais Grasse est préoccupée par autre chose. Elle vient de voir une créature énorme sauter à la cime des arbres. Or personne d’autre ne l’a vue…

Lors de sa transe, Petite Plume a vu des indiens tombés du ciel. Informée de la découverte de Ted, elle décide de prendre le contrôle de l’esprit de l’indien assoupi mais… Il n’y a pas d’esprit, la forme près du feu est morte… Et pour cause….

Un peu plus tôt, quatre jeunes et braves indiens en quête de gloire ont repéré nos aventuriers. Se sachant en sous nombre, ils ont décidé de monter un faux campement, fait de bout de bois et de couvertures, et d’attendre dans les arbres pour voir s’approcher les aventuriers. Ramener un scalp ou deux suffirait à assurer leur gloire.

Dans le campement, la discussion est engagée. Les contourner, les surprendre, les ignorer ? Ils semblent morts ! Des morts vivants surement ! Quelle horreur, se souvenant de ses aventures passée, Blake cramponne son fusil et monte frénétiquement la garde, essuyant régulièrement une larme de terreur. Everett veut dormir et Ugo aussi ! « Les prendre en tenailles », propose Ted. « Les cribler de balles », lance Grasse. « Partons », avance Petite Plume !

Finalement, le soleil pointe à travers l’épaisse verdure de la forêt et le groupe se remet en route laissant dans leurs arbres quatre jeunes indiens dépités dont ils ignoreront pour toujours les machiavéliques desseins.

Ugo et Everett sont bien reposés mais les autres membres du groupe font grises mines, accablés de fatigue.

Enfin fort Cambridge est en vue. Mais pour les aventuriers, c’est la déception. Le fort contient à peine vingt soldats dont cinq blessés et est conduit par un simple adjudant, le patriote Gifford qui reconnait ceux du groupe qu’il avait croisé à plusieurs reprises trois ans plus tôt.

Le débat s’engage. Gifford est seul et ne peut envoyer de soutien à Last Chance Valley. Son supérieur, le commandant Lewis est parti il y a trois jours avec le gros des troupes à la vigie St-Augustin avant de contrer les raids apaches qui se sont multiplié dans la région (on se demande pourquoi ?!).

Dans la cour du fort, Grasse apprend que des réfugiés de Robert’s hill, une bourgade voisine de Last Chance Valley, sont venus demander de l’aide pour lutter contre des bandits. Elle entend aussi le soldat Jacob parler d’une bête énorme qu’il aurait aperçue dans un bois lors d’une patrouille, faisant ainsi rire l’ensemble de ses compagnons.

Dans la casemate de l’adjudant Gifford, les discussions s’enflamment. Ugo propose de soigner les blesser, même si l’un deux ne passera visiblement pas la nuit, mais Gifford craint de nouvelles attaques et hésite encore. Grasse lui rappelle alors un épisode du passé, au cours duquel elle avait violemment giflé le soldat, l’invitant à renouveler l’expérience. Cet ultime « argument » décide l’adjudant qui rédige un courrier à l’attention de LEWIS et des troupes de la vigie St Augustin.

Le groupe se met alors en route, escorté par le soldat Jacob et son compagnon obèse, le serviable Bob.

La vigie n’est pas loin mais, en chemin, nos compagnons croisent une diligence folle, criblée de flèches s’élançant à toute allure dans la plaine. C’est la diligence de miss Pearl ! Intrigués, Blake, Ted et Ugo galopent en direction de l’attelage sans conducteur.

Ted tente un saut héroïque mais mord la poussière dans une chute timide. Blake aperçoit deux silhouettes à l’intérieur pendant qu’Ugo agrippe son lasso au cou d’un des chevaux.

Ted, ayant rattrapé son retard, tente une nouvelle fois de monter sur la diligence. Avec plus de succès cette fois. Malheureusement, l’engin fait une embardée et tombe dans une ravine. Un cheval s’écrase (NdMJ : « Comme une vieille mangue ») en bas tandis que le reste de la diligence glisse dangereusement vers le fond du gouffre, quelques « douze » mètres plus bas.

Ted est projeté en avant et se rattrape in extrémis à une pâte du cheval restant, lui-même suspendu au-dessus du vide grâce aux rennes qui le lient à la voiture.

Le reste du groupe arrive tandis qu’Everett et les soldats règlent les paris qu’ils ont eu le temps de faire sur l’éventuel décès de Ted.

Des lassos sont lancés afin de ralentir la chute de la diligence. Blake abat le cheval devenu fou qui tentait de se débarrasser du poids de Ted. Ugo et Petite Plume tirent sur les cordages sans succès. Décidant qu’il est temps d’arrêter les bêtises, Grasse, de la seule main qui lui reste, attrape la corde et tire, seule, elle parvient à stopper la terrible glissade et même à la remonter sur quelques mètres (suspendant du même coup la petite shamane indienne au cordage). Everett lance une corde à Ted qui s’en saisit et envoie les soldats lui prêter main forte.

Blake tire sur les points sensibles de l’attelage, envoyant le cheval mort s’écraser à côté de son homologue. Pendant ce temps, Ted pénètre à l’intérieur de la voiture pendant que Petite Plume Solitaire, Ugo et Grasse tirent de plus belle sur les liens afin de repousser l’inévitable.

Dans la diligence, Ted tombe sur le gros garde du corps roux de miss Pearl, portant toujours sa coiffe en peau de castor. Ce dernier est à l’agonie, criblé de flèches, mais va beaucoup mieux que son compagnon de voyage qui, sur la banquette en face, a déjà rendu l’âme. Le gros roux serre contre son coeur une valise à laquelle il s’agrippe de toutes ses forces. Ted, ne parvenant pas à la lui arracher gentiment, dégaine son colt et l’abat « gentillement ».

Alors qu’il sort avec son butin, Ugo, persuadé que c’est Ted qui a tiré, sur un être humain innocent, absolument pas en situation de danger, pour rien et probablement sur un enfant qui sait ? Décide de lâcher les cordages pour envoyer Ted au fond du ravin (C’est depuis ce jour que l’expression « What’s the fuc…. » Ha non, elle a déjà été inventée trois jours plutôt…).

Ted court sur la voiture glissante avec l’énergie du désespoir et parvient miraculeusement à se jeter sur la terre ferme sans perdre la valise.

C’est alors que la diligence se fracasse au fond du ravin que Grasse remarque à ses côtés une petite fille, particulièrement sale, qui la fixe en serrant dans ses bras un bâton habillé en poupée et s’exclame…

« Maman ? »

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