Episode 3

« Un train pour le diable »

En route pour la gare de Lawrence, les fuyards tentent d’expliquer à Ugo qu’ils ne sont pas vraiment soldats et que lui non plus d’ailleurs. Arrivés à la gare, ils sautent dans le premier train en partance pour Dodge city. Il se trouve que c’est un convoi de la Union Blue, inauguré en grande pompe par le responsable local.

Le train est composé, en partant de la queue, d’un wagon à bestiaux, d’un wagon postal du pony express gardé par deux gaillards à l’air sévère, d’un wagon cellule blindé transportant un seul prisonnier sous la responsabilité d’un solide vieil homme et d’un jeune noir, de deux wagons de troisième classe, d’un de première, du bac à charbon et de la locomotive.

Ugo, Betty et Blake prennent un billet en première, au grand dam des autres voyageurs qui semblent gênés par la présence du pisteur et du noir, tandis que Grasse, le pasteur Jonas et le prisonnier s’installent en troisième classe au milieu d’une soixantaine d’ouvriers chinois, de noirs, de familles entières, de fermiers, de poules, de sacs et de valises entassées, le tout dans une odeur difficilement supportable.

En première classe, Betty fait la connaissance de m. Jonathan Reeves et de sa charmante fille Theresa. Les deux personnages sont fort aimables et cultivés. Riche famille industrielle, ils se sont vus offrir le voyage par la Union Blue. Toute cette sympathie n’empêche pas Betty de les soulager discrètement de leur 200$.

Dans un autre salon de la première classe, un représentant en tissus reste à l’écart, de même qu’un certain Veild responsable de trois bambins bien élevés qu’il ramène à Dodge City chez leurs parents.

Dans le dernier salon, m. Blake découvre avec stupeur que l’homme qui se présente comme le shérif Mc Intire escorte un prisonnier qui n’est autre que John Bollart, celui-là même dont il avait relevé la mise à prix sur les murs de l’office du shérif à God bless ! Adieu la prime de 100$ ! Vraiment ?…

Des phénomènes étranges se produisent alors dans le train. Ugo croit voir le chien de Theresa se transformer en monstre immonde alors que Blake aperçoit du sang qui dégouline le long des vitres… En troisième classe c’est pire encore. Tous les passagers apparaissent aux yeux de Grasse et Jonas comme des écorchés déambulant dans le wagon. Le train se transforme en deadland ! Exactement comme la caverne où ils ont commencé leur aventure !

Malgré cela, tous gardent leur calme, à l’exception du père Jonas qui aura beaucoup de mal à l’avenir à remonter dans un train.

Rapidement, le train subit une première attaque. Quatre indiens attaquent les wagons de tête tandis que deux autres s’en prennent au wagon de prisonniers dont ils font sauter le toit. Des coups de feu sont échangés et Ugo le pisteur fait payer très cher leur diversion aux quatre indiens de tête.

Les sauvages semblent déçus quand ils repartent. Visiblement, celui qu’ils cherchaient ne se trouvait pas dans le wagon cellule. Dans le wagon de troisième classe, Jonas et Grace ainsi que les autres occupants du wagon font rapidement le lien entre le chaman ligoté et bâillonné et cette attaque d’indiens infructueuse.

Les blessés sont soignés et quelques informations recueillies. Le prisonnier est John « the butcher » Flynn. Un tueur en série de Boston qui va à Dodge pour être pendu. Durant la fusillade, le shérif Mc Intire a reçu une balle dans le dos. Visiblement, personne n’a remarqué que ce fut Mr Blake en personne qui tira le terrible coup de feu dans le sombre dessein de récupérer Bollart et la prime… Mc Intire reçoit rapidement des soins et s’en sort malgré tout.

Folle de rage, et revivant en souvenir la destruction de son village, Grasse Winchester commet le pire et enlève le bâillon du chaman aux bras noirs pour le questionner. Celui-ci commence alors à fredonner un chant qui projette le père Jonas à travers les parois de plusieurs wagons, le laissant pour mort dans un salon de la première classe, à deux wagons de là.

Le chaman se change alors en aigle et se dirige vers le fond du wagon où l’attend une porte ouverte. Grasse Winchester comprend alors son erreur, dégaine son colt et, avec une précision miraculeuse, foudroie d’une balle l’aile de l’animal qui, s’écrasant au sol, reprend forme humaine. Aussitôt, l’indien est à nouveau bâillonné et ligoté.

Le train continue sa route alors qu’à l’intérieur le chaos est total. C’est à ce moment qu’un bonhomme au physique de lutteur et se présentant comme étant Joe Waimgro grimpe à bord du train et demande aux passagers de bien vouloir lui donner leur argent ainsi que John Flynn qu’il vient récupérer par la même occasion.

Au même moment, les quatre fermiers installés en troisième sortent leurs armes et abattent cinq passagers au hasard. Il s’agissait en fait des hommes de Waimgro attendant le signal de leur chef et ils viennent de démontrer que le gang Waimgro ne plaisante pas.

Avec un père Jonas grièvement blessé, un prisonnier et des passagers hystériques, les aventuriers sont mal engagés. Cela ne les empêche pas de démarrer les hostilités et la poudre commence à parler dans tout le wagon de première où se concentrent les combats. En effet, seul un membre du gang Waimgro est parti s’occuper du wagon cellule qu’il s’apprête à travailler à la dynamite.

Dans cet espace réduit, les coups sont rapidement mortels d’autant plus que Joe Waimgro ne vise que la tête comme chacun le sait. Ainsi m. Blake finit au sol vidant comme il peut chargeur sur chargeur sur deux des acolytes de Waimgro. Grasse cloue au sol un bandit et lui truffe le dos de plomb lâchant sans cesse jurons et blasphèmes.

Ugo n’est pas de reste quand un coup heureux de miss Betty, utilisant sa petite arme de poing, planquée dans son porte-jarretelles, arrache l’oeil de Joe Waimgro obligeant tous les survivants du gang au repli.

Une nouvelle fois, c’est l’horreur dans le train et il n’y a bien que l’indien aux bras noirs pour ne pas s’émouvoir de la scène de carnage qui s’étale sous les yeux des voyageurs.

Une fois atteint un plateau enneigé, le représentant en tissus, prétextant le besoin de vider son estomac, fait sauter la locomotive avant de s’enfuir à cheval avec un complice. Dans l’ouest, il est dur de voyager en pleine guerre du rail…

Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, les passagers se préparent à passer une nuit froide et difficile tout en soignant ceux qui peuvent encore l’être.

Soudain, alors que chacun s’installe pour passer la nuit au milieu de ce train maudit perdu dans les montagnes glacées, la moitié supérieure du corps du saboteur est projetée contre les vitres ainsi que des morceaux de chevaux dont celui, hors de prix, de miss Betty.

Impossible de voir ce qui se passe dans cette brume, ce qui rajoute à la panique. Tant bien que mal, l’hystérie est contenue jusqu’à ce qu’un immonde tentacule noir gigantesque n’emporte m. Veild.

A partir de cet instant, c’est la débandade et seule la mitrailleuse gatling du wagon cellule semble vouloir tenir tête à l’abomination qui abat ses tentacules sur les wagons, les saisissant pour les projeter dans plusieurs directions et emportant au hasard les malheureux infortunés qui tentaient de fuir.

Pour notre groupe, c’est chacun pour soi et la dernière heure d’Ugo semble être arrivée quand il reçoit sur le corps les restes d’un wagon disloqué.

C’était sans compter sur le courage de ses compagnons qui choisissent alors de faire demi-tour pour lui venir en aide. Peut-être le fait qu’il soit le seul capable de survivre dans cet environnement glacé et désertique a-t-il inspiré leur témérité…

La mitrailleuse oblige finalement la bête à battre en retraite et c’est sur un champ de ruines traversé par des rails que le soleil se couche.

Lentement et en silence, les chinois et les autres ouvriers présents installent un camp de fortune. La gatling a chauffé et le soldat noir qui l’utilisait la répare à l’aide du vieillard robuste. Seul le wagon cellule est encore intacte bien que lourdement cabossé. Cependant, les deux gardes refusent de laisser entrer quiconque. A peine autorise-t-il m. Blake à y mettre John Bollart dont il a la garde depuis que le malheureux shérif Mc Intire a trouvé la mort face au gang Waimgro.

Dans le wagon postal en ruine, les deux convoyeurs du pony express ont la même attitude et menace de mort toute personne qui s’approche de leur wagon.

Tout le monde attend avec crainte le retour de la bête aux tentacules noirs. Enfin, il a semblé à Jean, un ouvrier noir, que seules les extrémités des tentacules étaient noires alors que la créature était plutôt grisâtre. Mais qui pourrait le dire dans le chaos qui a succédé à son arrivée ?…

Le lendemain L’indien aux bras noirs est atteint de pneumonie. Son état de santé est inquiétant et continue de se dégrader.

Reeves, laissant sa fille lourdement traumatisée par les événements de la journée, parle d’un fort confédéré à une journée de marche en contre bas de la colline.

Préférant la sécurité relative du camp, le groupe choisit d’attendre encore une journée d’éventuels secours avant de prendre une décision.

Les survivants s’organisent alors en camp de rescapés…

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