Episode 1

« Comme un grand vide… »

Dans une grotte mouchetée de neige, trois hommes et une femme se regardent en silence. Ils ne se sont jamais vus auparavant et ne se souviennent ni de la façon dont ils sont arrivés dans cet endroit ni de ce qu’ils sont venus y faire.

La jeune fille est élégamment vêtue et semble issue d’une bonne famille. L’un des hommes est un noir particulièrement bien habillé pour une personne de sa race, tandis que le deuxième est un pasteur obèse à qui il manque une jambe. Il semble également avoir du sang asiatique dans les veines. Quant au dernier, c’est un pisteur indien habillé d’une façon étrange, mélange troublant de vêtements d’hommes blancs et d’éléments du folklore indien.

Après des présentations rapides, le groupe s’aperçoit que l’endroit est maudit. Des visages de pierre dans les parois semblent les observer tandis que le vent leur apporte les plaintes d’amis défunts. Ils découvrent également des traces de pas indiquant qu’il y a peu de temps, une quinzaine de personnes étaient présentes dans la grotte.

Une fois dehors, ils comprennent qu’ils sont au sommet d’une colline. Dans la vallée, une terrible bataille vient d’avoir lieu. Les confédérés et les nordistes se sont entretués avec soin et nos héros découvrent avec horreur que bon nombre de leurs cadavres se sont relevés pour gravir lentement la colline qu’ils occupent. Le pisteur indien, observant les traces, découvre qu’un groupe important est parti vers le sud alors qu’un seul cavalier a pris la route du nord. Au loin, il aperçoit alors un homme sur un cheval blanc et portant un cache poussière rouge, quitter les lieux au triple galop. Il trouve également les montures et la charrette du groupe.

Une abomination atteint enfin le sommet de la colline. Il s’agit d’un soldat confédéré atrocement brûlé et dont il ne reste que la partie supérieure du corps. La chose rampe, paralysant de terreur le noir et le gros pasteur. N’écoutant alors que leur courage, le pisteur et la jeune fille décident de les flanquer dans la charrette pour fuir et se lancer à la poursuite de l’homme en rouge.

Leur chevauchée les mène dans une minuscule bourgade nommée « God bless ». Le noir, qui s’avère être un chasseur de primes du nom de « Blake », prend l’avis de recherche d’un certain John Bollart et demande au shérif des informations concernant un homme vêtu de rouge.

Le reste du groupe va au saloon en quête d’informations et commence à boire tandis que la jeune femme, nommée Betty, égaye ce triste repère en entonnant un refrain au piano. Un fermier frappe alors le pisteur au visage lui reprochant une altercation survenue la veille dont le métis n’a aucun souvenir.

Cette affaire se règle dans la rue par un duel grotesque au cours duquel les deux protagonistes sont incapables de se toucher à sept mètres de distance. Finalement, Ugo, le pisteur, finit par blesser son adversaire qui lui apprend qu’ils se sont disputés dans un train en provenance de Dodge city. Le fermier est laissé à terre dans la rue, baignant dans son sang.

Pendant ce temps, les frères Deane, trois fermiers stupides, viennent voir Betty et lui disent qu’ils acceptent son offre. Il y a deux jours, cette dernière les aurait embauchés pour lui prêter main forte. Selon eux, le groupe était en train de traquer un indien aux bras noirs et de recruter des hommes pour cette chasse.

L’enquête pour trouver l’homme en rouge donne enfin des résultats. Se faisant arnaquer en vendant des bibles et des codes civils au rabais, notre pasteur, le père Jonas, trouve chez le teinturier une superbe veste rouge qui vient d’être lavée.

Se plaçant en observation, le groupe ne tarde pas à voir arriver un gros dur à la mine affreuse. Ce dernier, qui ne correspond pas à ce que les aventuriers ont pu voir de l’homme en rouge, paie pourtant la facture et part avec le pardessus écarlate.

Sans discrétion, et avec l’envie d’en découdre pour obtenir des explications, Ugo le pisteur suit l’individu qui se rend au saloon et monte à l’étage, où se trouvent les chambres. Le gros dur à l’air patibulaire menace alors le métis et la fusillade éclate.

Le reste du groupe, plus discret, s’était placé dehors et l’espiègle monsieur Blake remarque facilement un homme fluet en tenue légère passer par une fenêtre de l’étage. L’homme en rouge ! A coup sûr ! La course poursuite s’engage et les deux hommes s’élancent sur les toits, dans des maisons, au travers d’un tribunal dont le prévenu, Harold Rivers, s’échappe en profitant de la diversion…

Pendant ce temps-là, les comptes se règlent au milieu de la grand rue et les coups de feu pleuvent. Visiblement, l’homme en rouge a pris ses précautions et a engagé pour la journée trois gardes du corps.

Betty, l’artiste aux mœurs douteuses, abat l’un des trois individus d’une balle en plein front tandis qu’Ugo le pisteur tabasse les deux autres qu’il a réussi à jeter à terre.

Monsieur Blake atterrit finalement dans la baignoire occupée d’un brave particulier en mettant la main sur le fuyard. Ce dernier s’avère être un huckster, un lanceur de sorts, et il tente d’assommer le chasseur de primes avec sa magie. Mais il en faut plus pour abattre monsieur Blake et ce dernier lui fracasse le visage d’un coup de poing bien senti.

Au milieu de l’avenue, le shérif et son adjoint de fils, secondés par quelques bons citoyens dont les frères Deane, arrêtent Betty, Ugo et les deux gardes du corps restants puis font de même avec Blake et l’homme en rouge. Le père Jonas, qui a mis fin à l’affrontement, est laissé libre et se propose de défendre ses amis lors du jugement qui aura lieu dans deux jours, quand passera le juge de potence.

En prison, L’homme en rouge ne se fait pas prier pour parler.

Il s’appelle Basile « le français » Lagrange et a été engagé à Dodge par un inconnu pour suivre les membres du groupe et s’assurer qu’ils font leur travail. Le recruteur, élégant bonhomme grisonnant, les a engagés pour qu’ils ramènent un chaman indien aux avant-bras noirs en leur recommandant de le bâillonner afin qu’il ne puisse user de sa magie.

Les choses se passaient sans encombre jusqu’à ce que les aventuriers attrapent le chaman en question pendant son sommeil dans la grotte. L’endroit, véritable lieu de terreur, fut alors investi par une petite troupe de soldats yankees qui traquaient des déserteurs et un groupe d’agents (des services secrets de l’union, traqueurs d’anomalies) voulant emmener l’indien aux bras noirs.

Les deux groupes se sont disputés quant à savoir qui devait garder l’indien et miss Betty, le père Jonas, monsieur Blake et Ugo furent capturés. Finalement, les Yankees et les agents choisirent de quitter ce lieu maudit ensemble et de prolonger leur débat au fort.

Les agents décidèrent alors d’abattre les aventuriers pour effacer les traces mais leur chef, pris de pitié, préféra se servir d’une machine infernale, ressemblant à une orange d’acier, qui produisit un flash aveuglant.

Voyant alors le groupe qu’il devait suivre baver dans la neige, les yeux larmoyants et le regard vide, Basile décida de s’enfuir au triple galop annoncer à son employeur l’échec de la mission et lui faire son rapport.

Alors que « le français » finit de raconter aux aventuriers ce qu’ils ont oublié, le shérif ouvre la cellule pour les mener dans la salle où ils seront jugés.

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