Episode 6

« Enterrement et embuscade »

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NdMJ : Cette épisode a vu revenir à notre table l’immense Rhap’s. Retour magique, s’il en est, et nous nous félicitons de le revoir parmi nous.

Sur la charrette du vieil O’Malley, le révérend Solomone Winchester regarde défiler devant lui le paysage désertique du coeur du Texas. Il se rend à Last Chance Valley pour enterrer Grasse, sa défunte Soeur. Son neveu, Rico, l’un des onze garçons de Grasse, a trouvé à Waco un convoi en route pour la ville. Les charrettes transportent du matériel pour le chantier de la Dixie Railroad qui prêtant relier Dallas à Last Chance Valley. Abandonnés par leur chef, les conducteurs ont décidé de se mettre en route seul et il n’a pas été difficile de les convaincre d’empocher quelques billets pour accepter deux passagers supplémentaires.

A une journée de cheval de là, Stacy « Iron Hands » Mc Coys, Everett, Blake et Betty se mettent en route pour porter assistance au convoi dont ils ont appris qu’il était sous la menace d’une attaque orchestrée par la Bayou Vermillon…

Le voyage et rude pour Everett à qui le mal de selle ne laisse aucun répit. Heureusement, il peut compter sur la solidarité de Blake qui demande régulièrement des pauses, prétextant la santé des bêtes…

Les voyant arriver, les hommes et femmes du convoi se mettent en garde et se préparent à un affrontement. Ils reconnaissent immédiatement leur chef ! Betty prend alors le commandement de la ligne de diligence et prévient les conducteurs de la menace qui pèse sur eux.

Pourtant, la suspicion et les menaces prennent le dessus et Solomone voit arriver d’un très mauvais oeil ces nouveaux passagers qui se montrent assez peu respectueux.

Solomone sort donc une arme et menace Blake.

Betty le met alors en joue.

Rico menace à son tour Betty ainsi que Blake.

Blake menace O’Malley qui lui-même menace Everett.

Stacy pointe son arme sur Rico….

Les insultes fusent et Betty tire une balle dans la jambe de Solomone. Dommage. Rico, son neveu, ventile quasiment à bout portant, envoyant deux balles dans le ventre d’O’Malley, deux dans celui de Betty et une dans son oncle ! Les convoyeurs haussent le ton et tout le monde finit par se calmer.

Ugo, ayant quitté Last Chance Valley quelques jours plus tôt, a fini par remonter la piste de ses compagnons et assiste à cette piètre représentation aux côtés d’un Everett dépité qui ne sait plus comment tenir sur sa selle tant il a le fondement à vif. Le jeune indien arrive juste à temps pour les soins…

Le convoi se compose de travailleurs hétéroclites. Les Herps travaillent en famille alors que le vieux Glenn est un soulard solitaire. Peter Crow, homme pieux s’il en est, est hait de tout le monde alors que seul Tools déteste Black Jack pour une relation présumée avec sa femme. Et puis il y a O’Malley dont les récits de guerre ne finissent pas de prendre de l’ampleur et dont les poumons mal en point lui imposent des inhalations régulières de vapeur aux plantes.

Tout ce petit monde au bord de l’explosion se trouve pourtant un but commun lorsqu’une des roues de la charriote d’O’Malley cède mystérieusement.

Immobilisé, le convoi s’organise pour les réparations. En effet, la taille des chariots, le poids de du matériel qu’ils transportent et la rareté des matériaux de remplacement imposent une organisation méticuleuse. De plus, il semble rapidement évident qu’il s’agit d’un sabotage visant à stopper le convoi sur place. Blake et Ugo en profitent pour scruter les environs en quête d’une éventuelle embuscade. L’opération s’avère fructueuse puisque Blake repère des indiens se déplaçant furtivement dans les collines environnantes. Ugo les voit à son tour mais s’aperçoit en plus d’un détail. Ce sont des déguisements, à coup sûr, que portent ces étranges sauvages. En effet, aucune de leurs parures ne semble crédible aux yeux du jeune indien.

A l’exception de Betty, tous nos héros décident d’aller rendre visite à ces drôles d’emplumés afin de leur présenter leurs respects. Après tout, qu’elle meilleur moyen d’échapper à une embuscade que d’aller s’y frotter à la source ? Ugo et Rico s’approchent donc du camp présumé à la faveur de la nuit tombante. Everett et Blake, plus citadins, s’emmêlent les pinceaux dans la végétation sèche et finissement par tomber lourdement l’un sur l’autre en bas d’une ravine vicieuse.

Premiers sur place, Ugo et Rico trouvent un campement récemment abandonné qui, compte tenu de son état et de sa construction, n’a pu appartenir qu’à des blancs.

Mais nos faux indiens ne sont pas des novices en matière de rouerie. Ayant vu dans la vallée cette nouvelle escorte suivre leur cible, ils ont décidé de tendre un piège aux héros. Quel meilleur moyen pour réussir une embuscade que de monter une pré-embuscade à la source ? Ainsi, alors que leurs camarades s’apprêtent à attaquer le convoi un peu plus loin, cinq d’entre eux surgissent des buissons et ouvrent le feu sur Ugo et Rico. Ceux-ci répliquent avec un franc succès et les bandits optent alors pour le corps à corps. Everett lance une explosion aux effets légers et Blake se joint au pugilat. Des coups sont échangés quand soudain, un des bandits, toujours dans son costume d’indien, est brusquement happé par le sol, ne laissant à la surface sablonneuse que sa perruque noire et les plumes de pacotille qui ornaient cette dernière.

Aussitôt, d’autres bouches apparaissent sous le sable et Solomone et Blake sont à leur tour attrapés par d’horribles orifices tentaculaires. Ugo et Rico montent sur un rocher et tirent dans les choses qui s’ouvrent sous leurs pieds. Les belligérants sont obligés de remettre leur combat à plus tard pour se tirer de ce mauvais pas. Everett lance des explosions qui obligent les choses à regagner le couvert de la terre alors qu’une des créatures le saisit et commence à le ramener vers sa gueule béante.

Blake est au plus mal, une de ces choses l’a déjà enfoui jusque sous la poitrine et les coups de feu qu’il tire dans le sable ne semblent pas lui être d’un grand secours. Solomone est également capturé mais un coup de sabre bien placé le dégage de toute emprise.

Les bandits s’en sortent avec des fortunes diverses. Certains sont directement aspirer dans le sable alors que d’autres luttent avec énergie contre les monstres… A moins qu’il ne s’agisse que d’une seule et même bête… L’un d’entre eux se tient à une branche pour lutter contre la force d’attraction de la créature et profite d’un instant d’inattention de Ugo et Rico pour leur tirer dessus. Vexé d’une telle traitrise, Rico vise la branche, la fait exploser d’une balle, et regarde le bandit disparaitre en un éclair dans les profondeurs de la terre.

Everett finit par se dégager et veut aller aider Blake. Ugo, jugeant cette action trop dangereuse pour son ami le tire par le pantalon pour l’entrainer à sa suite. Mais une nouvelle fois, Ugo fuit avec un morceau de tissus dans la main, se posant quelques questions sur cette étrange habitude du destin.

Ugo et Rico quittent donc la zone au triple galop alors qu’au loin, le groupe de bandits, placé en embuscade sur le chemin du convoi, et en train de revenir porter secours à ses compagnons restés en arrière trop longtemps.

Everett lance encore une explosion pour ralentir ce groupe incongru et commence à tirer de toutes ses forces pour libérer Blake de l’emprise de la chose. Solomone vient lui prêter main forte et, en quelques instant, Blake et hors de danger. Malheureusement, un des cavaliers arrive et se jette sur Solomone. Il entreprend ensuite de lui fracasser le crâne contre un rocher. La chose qui avait attrapé Blake s’empare alors des deux adversaires. Blake agit et descend l’adversaire de Solomone avant de délivrer ce dernier de la créature. Solomone ne garde de son adversaire qu’un sac et un bout de chemise qui contiennent… Des herbes médicinales pour soigner les poumons !

Les trois hommes rejoignent le convoi à toutes jambes. Une fois sur place, ils découvrent que le chariot a été réparé et que la caravane se met en branle pour échapper à leurs poursuivants ! Blake et Solomone parviennent in extrémis à se hisser à l’arrière du dernier chariot. Une course folle s’en suit, pleine de poudre et de fureur mais finalement de courte durée compte tenu de la puissance de feu libérée par nos héros…

L’information concernant les herbes est alors révélée à Betty qui prend O’Malley à part afin d’obtenir des informations sur ces étranges bandits qui semblent lui apporter ses médicaments préférés… O’Malley, absolument pas remis de ses blessures ne peut guère lutter et menace de se supprimer. Ugo et Rico, arrivés par derrière, désarment l’homme avant de le plaquer au sol. Il avoue alors avoir été engagé par un certain Henry Meyer à Last Chance Valley et demande à être entendu en confession par Solomone.

Il lui avoue alors que Henry Meyer va se fournir au camp gitan de la ville pour obtenir ces plantes. Le vieil O’Malley meurt pendant la confession alors que le révérend lui parle encore.

Betty abandonne le corps du conducteur aux coyotes et la caravane se remet tranquillement en route. Lendemain, ils arrivent sains et saufs à Last Chance Valley.

Juste à temps pour les funérailles de Grasse. Les notables se pressent devant l’hôtel pour exprimer leur douleur. Nous retiendrons le discours aux relents politiques d’ Everett, Celui plein de ferveur de Solomone, le Hargneux de Stacy Mc Coys, le larmoyant du veuf, le reconnaissant d’un certain Basile, le français Lagrange, mais surtout, l’assistance retiendra entre tous le discours tout en musique de Rico. Il restera connu dans l’histoire de la ville sous le nom de « l’hommage à maman »

(NdMJ : Rhap’s avait pour l’occasion amené sa guitare et composé une chanson. Génial. Tout simplement.)

Ecoutez, bonnes gens, la cruelle
Et douloureuse histoire de Ma Winchester
Qui fut l´incarnation du mal
Et que ceci serve d’exemple
A tous ceux que le diable écarte du droit chemin.

­A la place d’une ombrelle, elle avait des limes
En guise de colliers, des cordes de lins
Ne vous étonnez pas si son tout premier crime
Fut d’avoir fait mourir son mari de chagrin

[Refrain :]
Tagada, tagada, c’était Ma Winchester
Tagada, tagada, c’était Ma Winchester
C’était Ma Winchester
La voilà maintenant à six pieds sous terre

Elle dressa à elle seule sa douzaine de garçons
Ils étaient vaniteux et avides d’argent
La moitié d’entre-eux ont fini en prison
Car ils étaient encore plus bêtes que méchants

[Refrain]

Un conseil mon ami avant de la croiser
Embrasse ta femme, serre moi la main
Et vite sur ta vie, va te faire assurer
Tranche toi la gorge et jette toi sous le train

Betty se rend immédiatement après la cérémonie chez le fameux Henry Mayer. Une domestique noire nettoyant l’entrée lui indique un arbre au fond du jardin. Betty y trouve la tombe de Meyer fraichement refermée. L’homme semble s’être pendu la veille.

Sa veuve est là, surprise de voir Betty, elle ne connaissait aucun ami à son mari. La femme lui apprend qu’il se rendait souvent au camp gitan pour son « travail ». Betty note l’information et retourne en ville rapporter cette découverte intéressante à ses amis.

Blake se rend chez Stacy pour lui rapporter les pressions dont il a été victime pour faire accuser ses trois arrière-petits-fils du meurtre de Hazel Baxter alors qu’ils n’avaient pas l’arme du crime. Stacy est reconnaissante mais ne peut s’empêcher de demander pourquoi les coupables n’ont pas été arrêtés. Elle se demande aussi comment Blake a fait pour évoquer la disparition de Hank Mc Coys à ses arrière-petits-fils alors que personne n’avait jamais parlé de son absence et qu’elle était inconnue de tous jusqu’à ce qu’il en parle…

Blake change de sujet et lui annonce que ses trois descendants seront jugés dans l’après-midi et qu’il ne s’interposera pas en cas d’action de la famille Mc Coys. La vieille lui apprend enfin que sa famille cherche un coffre plein de pièces anciennes en or massif. Elle lui propose une récompense en cas de retour de l’objet ainsi que de son contenu et lui enjoint de ne toucher aux pièces sous aucun prétexte.

Everett tombe sur David, son futur beau-frère et sur sa soeur, Marie. Il décide d’inviter David à une discussion entre homme et se réveille… Sur un lit d’hôpital à la pension Mc Donald. Il se souvient d’une avalanche de coups de manches de pioche, d’un borgne et de cette phrase : « Tu ferais mieux de te coucher comme le gamin que tu es… » Everett reconnait dans ses deux éléments la trace d’un souvenir. Un souvenir nommé Pat Watson. A ses côtés, il entend David se demander pourquoi il s’est fait copieusement tabasser lui aussi.

La mère d’Everett vient lui rendre visite. Elle vient de faire l’acquisition d’un nouveau commerce en ville et entend partager la nouvelle et l’argent avec son imbécile de fils tout juste bon à ouvrir sa grande gueule pour finalement se la faire casser.

Pendant ce temps, Solomone et Rico Winchester concoctent un plan. Ils ne sont pas satisfaits de l’héritage de Grasse et souhaitent récupérer une partie de la gestion de son armurerie. Rico amène alors le veuf de sa mère, Stewart Jr Mc Coys au saloon et entreprend de le saouler. Rico vide discrètement ses verres dans la sciure qui jonche le sol pendant que le vieil homme finit tranquillement une bouteille de whisky. Solomone arrive alors et, devant l’assistance médusée, descend d’une traite la bouteille neuve que Capell venait, en personne, de leur servir. Le nouveau gérant du saloon d’Alford allume un cigare de prix cerclé de rouge et amène une troisième bouteille. Solomone ne semble pas le moins du monde affecté par sa descente et continue du boire tranquillement. Stewart Jr, lui, finit par être aussi saoul qu’on peut l’être après une vingtaine de verres de whisky.

Les deux Winchester conduisent alors le Mc Coys ivre chez le notaire qui n’est autre que Solenberg, le maire de la ville. Sur place il croise un borgne patibulaire avec les deux jeunes Mc Coys, qui font les coursiers pour le maire. Finalement seuls avec Solenberg, ils expliquent qu’ils souhaitent se voir céder la moitié des parts de l’armurerie familiale de manière officielle. Bien sûr, Stewart est d’accord ! Le problème est que la taxe de l’état du Texas à laquelle s’ajoutent les frais de notaire, montent la facture de cette simple opération à près de 10.000$.

Solenberg flaire alors une opportunité. Il congédie Stewart Jr, totalement déconnecté de la réalité, et rédige un document officiel concernant la restitution de l’affaire à 51% à Rico et Solomone. Il les fait signer, imite la signature de Stewart Mc Coys Jr et leur fait le marché suivant. S’il gagne les élections, il posera sa signature sur le document et s’occupera des taxes et autres tracasseries administratives. Tout ce que les deux Winchester ont à faire, c’est de s’assurer de sa victoire. D’ailleurs trêve d’avarice, il leur cèdera 100% de l’affaire. Après tout, Rico vient de perdre sa mère…

Une fois capable de bouger, Everett sort rejoindre ses camarades et part à la recherche de Pat Watson. Quelques billets plus tard, ils finissent par le retrouver chez le maréchal ferrant avec deux de ses acolytes. Everett les saluts, et fait ouvertement campagne devant eux, les narguant tout en leur montrant qu’ils ne lui font pas peur. Quelques menaces sont subtilement échangées et chacun s’en retourne à ses occupations.

Nos héros justement ont des occupations et ils se dirigent vers le camp gitan, premier quartier de la ville et qui est à l’origine de sa fondation. Malgré ce pédigrée historique, le quartier est un bouge sordide où les combats de boxe ont lieu en pleine rue et au milieu de la journée, où les animaux se promènent en liberté et où les constructions sont faites de bric et de broc.

Ils remontent rapidement la piste d’une herboriste qui semble avoir produit les herbes trouvée sur les bandits et sur O’Malley. La vieille diseuse de bonne aventure/soigneuse/vétérinaire/sorcière/dentiste/couturière connait effectivement Henry Meyer. Elle leur parle aussi d’une chose terrible qui dormait et qui ne dort plus. Selon elle, c’est cette chose qui sèche en une seconde les malheureuses jeunes filles. Et cette chose se nourrit de la discorde et de l’injustice, de la violence et de la mort. Et, en échange, elle produit la misère et la pénurie. Fatigués d’entendre le discours mystique de la vieille folle, Blake et Rico cherchent des indices dans l’inquiétante cabane. Dans un cendrier, ils découvrent le mégot d’un cigare cerclé de rouge. Les mêmes que ceux que fumait jadis Alford et qui doivent maintenant appartenir à….

Mais pourquoi Capell voudrait-il nuire à la Dixie ?….

Au loin, une explosion et des coups de feu retentissent… Les trois jeunes Mc Coys viennent d’échapper à la justice.

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