Episode 9

« Viva Mexico »

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NdMJ : Pour la première fois de ma carrière de MJ, j’ai pu quitter la table un quart d’heure sans que mes joueurs ne s’en aperçoivent. Trop occupés à régler leurs problèmes, les pjs ont occupé seul toute une phase de jeu…

Blake et Everett font revenir leurs chevaux au pas vers Last Chance Valley. Ils ont construit un brancard de fortune pour trainer la carcasse sanglante d’Ugo.

Arrivés sur place, ils découvrent une ville en liesse. Le sénateur Oran Robert (NdMJ Oran Roberts fut effectivement le 17ème gouverneur de l’état du Texas du 21 janvier 1879 au 16 janvier 1883) vient d’arriver et la foule lui fait un accueil à la hauteur de son rang ! Pour Solenberg c’est l’inquiétude. Sa troupe n’a pas ramené les documents dont il avait besoin pour ratifier le concours qui porte son nom et les deux compagnies vont maintenant s’entredéchirer pour s’approprier les plus belles propriétés de la ville.

Se donnant rdv chez Capell, nos héros font le point avec Solenberg. Ce dernier se propose de faire trainer les choses trois ou quatre jours de plus afin de leur laisser le temps d’aller au Mexique et de récupérer les papiers dans la tanière d’El Gato Negro.

Malheureusement, le trajet est long et le temps va manquer. Pourtant une idée émerge de la réflexion… Il faut emprunter un des zeppelins Baxter pour faire le voyage… Betty se frotte les mains, l’occasion est trop belle pour elle de mettre son plan en application. Elle a en effet appris que l’or du perdant arriverait en ville via cet engin et elle s’est procuré au près des Mc Coys une copie du coffre qui le contiendra… Le moment est idéal pour placer ce leurre à bord en toute discrétion.

Solomon et Rico, vont donc à l’office domicile chercher Todd Baxter et sa femme Greta afin de négocier la location du zeppelin principal. Après de lourdes manoeuvres orales pour empêcher Rico de dire trop de conneries, un rendez-vous est pris pour discuter l’affaire autour d’un whisky. Solenberg y présente brièvement l’affaire sans révéler son odieuse manoeuvre et obtient le prêt de l’engin contre l’affirmation légale incontestable que les onze acres de terre étant à l’origine de la discordent entre Baxter et Mc Coys soient restitués à sa famille. Le maire accepte, jetant ainsi encore un peu d’huile sur le feu dans l’opposition qui déchire les deux familles depuis des décennies.

Les arguments de Betty conduisent même le couple à ajouter du matériel et des hommes en bonus (notamment une mitrailleuse gatling qui fera la différence un peu plus tard !!!)

La discussion est interrompue. Dehors, un duel est annoncé. Jonathan Mc Coys vient de provoquer Ted Baxter pour le passage à tabac qui laissa son frère à l’état de légume quelques jours plus tôt. Le silence s’installe, pesant. Soudain Ugo hurle ! « Feu ! » Et les deux hommes dégainent. Ils se blessent mutuellement mais c’est Ted qui tombe le premier. Jonathan parcours en titubant les quelques mètres qui les sépare pour l’achever alors qu’il rampe dans la poussière. Faust intervient pour éviter les débordements mais, malgré l’aide de ses adjoints, il a du mal à éviter qu’on en vienne aux mains dans l’assistance. Nos aventuriers profitent du désordre ambiant pour disparaitre.

Rico et Solomone passent voir la vieille Stacy « Iron Hand » Mc Coys pour leur présenter l’affaire et tenter d’en tirer avantage. La vieille leur propose 4000$ pour poser une bombe à retardement dans le zeppelin en guise de message d’amour au Baxter. Ils acceptent sur le champ sans même demander d’avance. Entre gens bien, on se fait confiance !

Ugo va inspecter le zeppelin et fait connaissance avec l’équipage. Rooster, gros gaillard grisonnant et besogneux est le capitaine du navire. Miss Howlow, jeune rouquine dynamique, est responsable de la chaufferie, little Sam, un jeune noir, est le cartographe et météorologue de la compagnie. Enfin, Fat Dog, un barbu peu commode, est chargé de faire bosser tous les chinois qui s’affairent sur le pont.

Blake profite de son temps pour recruter Bertran, Ezekiel et Louis, trois noirs vigoureux de tent town afin de lui prêter main forte. Une dizaine d’hommes, dont Jonathan Mc Coys, qui souhaite se mettre au vert un moment, sous également recrutés.

Le décollage est amorcé et l’engin prend rapidement de l’altitude. Betty cherche la pièce forte de l’appareil (certainement, l’or du perdant sera stocké dans celle-ci). Elle y trouve à sa grande surprise Arno Becker, le nouvel ami du CS marshal Ben Steed et adjoint du sheriff, en train de fouiller lui aussi dans le coin. Visiblement, il a également sauté sur l’occasion pour fouiner dans l’appareil. Des regards suspicieux sont échangés mais les deux protagonistes choisissent d’en rester là.

Bien plus tard dans la soirée, un orage éclate. Une moitié de l’équipage est occupée à tendre des cordages pendant que l’autre répare les dégâts causés par les violentes secousses. Solomone force sur les cordes est subit une sérieuse blessure en étant projeter violemment contre le château du navire. Rico, pendant ce temps, se découvre des talents pour la mécanique ! Lui d’ordinaire si simple d’esprit exécute à merveille les instructions de miss Howlow pour maintenir, tant bien que mal, la stabilité de l’engin…

Pendant l’intermède climatique, Betty, Ugo et Blake vont se faire du thé à l’abri. Rapidement, Blake se retrouve seul avec ses herbes sèches car Betty et Ugo ont d’autres projets… Ils vont rejoindre Backer dans la salle sécurisée. Ils n’échangent aucun mot avec le sinistre adjoint car s’est inutile, tout est clair. Les couteaux sont tirés et le corps à corps lancé. Betty est rapidement désarmée et jetée contre une paroi à la faveur d’un remous et Backer et Ugo finissent lacérés en trois secondes. Betty tente d’utiliser un seau pour frapper Backer mais elle parvient seulement à répandre au sol les cendres qu’il contient.

Blake rejoint ses deux amis et arrive au milieu du carnage. Becker croit avoir trouvé un allié mais Blake dégaine et lui colle une balle dans le visage, et se demandera par la suite pourquoi… A eux trois, ils envoient le corps rejoindre le sol via un hublot et tente de nettoyer les traces. Betty inspecte la pièce et découvre que Becker était en train d’ôter les clous du plancher et de la coque afin permettre un passage depuis l’extérieur du bâtiment. Surement, Steed et lui avaient l’intention de passer par là pour voler l’or.

A la sortie de l’orage, Little Sam est assailli de toute part. Il le seul à avoir des rudiments de connaissances médicales et il y a tant de blessé. Il soigne Fat Dog et Blake s’aperçoit que ce gros barbu a les brulures noirâtres qui marquent le corps de ceux qui ont touché l’or aztèque ! Mais… non rien, ça ne lui parle pas. Ugo et Betty inventent de gentils mensonges pour cacher l’origine de leurs blessures mais Solomone commet une maladresse en demandant lui aussi des soins. Little Sam blêmit en voyant que le pasteur ne réagit pas à la douleur, qu’il sent la charogne, qu’il ne saigne pas, qu’il est glacé. Bref ! Qu’il est mort !

Rapidement, l’équipage est mis au courant et la rumeur se repend. Les chinois veulent voir le démon débarqué et un semblant de révolte s’installe. Cependant la séance est rapidement levée, à l’aide d’un catapulte manuelle, les occupants hostiles d’un zeppelin lance des projectiles explosifs sur la coque du navire volant. Les assaillants pilotent un petit engin très maniable mais visiblement fait de bric et de broc, à la va vite et selon un plan difficile à discerner.

Le combat s’engage, Ugo et Blake tire sur les hommes à portée pendant que Betty fixe la gatling sur le bastingage. Malheureusement, une manouuvre manquée des assaillants projette leur fragile esquif contre la coque du zeppelin Baxter. Les deux engins sont coincés l’un dans l’autre ! UGO ricane. Il oriente la gatling vers le bas et transforme l’engin adverse en passoire. Cela n’empêche pas les zeppelins de perdre de l’altitude et déjà, un premier pic rocheux est heurté. Les vivre dans la cale vont rejoindre le sol et un gros barbu balafré fini la bataille de l’air seul sur la roche à une trentaine de mètres de sol.

La seconde élancée rocheuse est la bonne, les deux engins s’échouent dessus dans un énorme fracas. Solomone saute pour capturer vivant un des survivants parmi leurs adversaires mais RICO dégaine et ventile sur les trois uniques rescapés. Solomone se retrouve à secouer vigoureusement un cadavre pour le faire parler…

Loin de se démonter, nos héros entreprennent la descente du pic. Plus ou moins agiles, ils regagnent calmement le plancher des vaches. Solomone s’élance en dernier, tremble, hésite, et finalement…. Glisse pour s’écraser au sol vingt-deux mètres plus bas au milieu de ses camarades et de son neveu…

Le choc est terrible pour tout le monde et c’est le coeur serre que tous prennent la direction d’une bourgade champêtre repérée un peu plus tôt. La riviera de Dios. Ils sont au Mexique. Mais au Mexique, on parle espagnol et eux… ne parle qu’Américain.

Ugo parvient à obtenir un sombrero et du guacamol mais rien de plus. Ils entrent alors dans une cantina et demande à rencontrer El Gato Negro. Aussitôt le silence s’installe, visiblement le nom gêne… Et c’est dans ce silence de mort, au milieu de la terre battue qui sert de sol à la cantina, que surgit Solomone, plus cadavéreux que jamais et couvert de poussière. Tout le monde hurle dans l’établissement qui se retrouve vidé de ses occupants en un éclair. Tous ? Non, l’un d’entre eux reste figé sur place…

« Tonton ?! »

C’est un des fils de Grasse, venu sur les traces de son frère Rico rejoindre la bande d’El Gato Negro quelques années auparavant. Il leur raconte qu’El Gato est une sorte de mort sur pattes dégénéré et qu’il est guidé par une vieille sorcière blanche défigurée. Il leur parle d’une centaine d’hommes à ses côtés et du fait que les villageois le ravitaillent de temps en temps moyennant sa protection. Il est vrai que le Mexique est un pays particulièrement instable. Toujours sous le coup d’une révolution, toujours en train de préparer l’invasion du Texas, toujours plein de légionnaires français désoeuvrés… Mais les retrouvailles sont de courte durée, Rico hurle, dégaine et tire sur Solomone! Son oncle est mort en tombant du pic, c’est donc une abomination qui est là ! Ugo se jette sur lui pour éviter qu’il ne blesse une nouvelle fois son oncle et son frère, Samuel, tente de faire de même.

RICO comprend que son oncle ne peut pas mourir. Pour le prouver à son frère qu’il vient de retrouver, il lui tire une balle dans la tête au milieu de la conversation ! Le visage de Solomone est pulvérisé mais il n’émet pas le moindre râle et continue calmer son neveu avec un peu plus de fermeté toutefois.

Voyant que la situation empire, Solomone utilise ses pouvoirs de mort-vivant, il prend une apparence fantomatique hideuse, projette un froid terrible qui éteint toute source de lumière et mets en garde tout le monde d’une voix démonique. Blake est particulière traumatisé par la vision et en conclut, jusqu’à en développer une folie, que Solomone est le Diable, Betty sentant le vent tourner, court à toute jambe et ne s’arrêtera que plusieurs minutes plus tard. Ugo et Samuel sont encore en train de plaquer Rico au sol.

A peine l’ont-ils lâché qu’il tire une nouvelle balle dans le dos de son oncle. A partir de là, c’est le chaos pour vingt secondes. Blake, avantagé par sa lunette en verre fantôme, recule le plus loin possible tout en tirant vers Solomone qui refait une apparition abominable, plongeant tous les autres dans la terreur et dans la folie. Deux tirs à la tête et le déterré est terrassé.

Blake s’enfuit, ne sachant plus trop où il en est et les autres le piste. Betty revient sur place et, au bout de quelques minutes, chacun se cache derrière un rocher, un tonneau, une épave de charrette pour se mettre à couvert une longue discussion s’installe alors. Il faut crier pour s’entendre. Tout le monde a peur. Solomone vient de mourir pour de bon, le village est condamné à être déserté, il n’y a plus aucune aide à attendre, plus de vivres à obtenir et il faut maintenant aller chercher des documents chez une abomination entourée d’une centaine d’hommes de mains.

La discussion est longue et les thèmes abordés sont vastes :

« Viens là que je te descende ! »
« Pourquoi tu me suis alors que c’est moi qui te suis ! »
« J’ai peur ! »
« Moi aussi serre moi fort ! Ha non, tu vas m’buter ! »
« Mais mon oncle est mooooort ! Oui je lui ai tiré dessus mais c’était pour montrer qu’il ne pouvait pas mourir ! »
(NdMJ : cette phase de RP intense a durée plus de dix minutes sans aucune intervention du mj, du coup je suis allé fumer une cigarette et ils ont joué tout seul !)

Finalement, l’ultimatum tombe : rendez-vous demain matin ici même pour aller traquer El Gato Negro, ceux qui seront-là seront à nouveau amis, les autres, qu’ils aillent au Diable.

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