Episode 3

« Pour une poignée de cavaliers confédérés… »

Grasse prend aussitôt la petite fille sous son aile pendant qu’Ugo et Ted commencent à régler leurs comptes. Pendant ce temps, Blake ouvre la mallette ramenée par Ted et se plonge dans la paperasse qu’elle contient. Visiblement, Miss Pearl avait été mandatée par la Dixies Railroad Company pour recruter des entreprises sous-traitantes afin d’aider à l’avancée du chemin de fer sudiste. Les documents, signés en blanc, n’ont donc plus qu’à être remplis. Une aubaine pour Blake qui se frotte les mains en pensant aux bénéfices que va lui rapporter le fait de travailler pour la Dixies !

Rapidement, les aventuriers décident de se mettre en route. Après tout, la nuit ne va pas tarder à tomber et ils ne sont qu’à une demi-heure de la vigie St Augustin.

Ils arrivent dans la fraiche humidité de la nuit tombante alors qu’une quinzaine de soldats sont en train d’enterrer un des leurs. Le cercueil reposant encore sur deux tréteaux de fortune. L’ensemble de la garnison paraît soucieuse, scrutant nerveusement les environs, s’attendant à voir surgir le Diable si l’on en croit les doigts crispés sur les fusils.

Ils sont alors conduits devant commandant Lewis qui lit attentivement le document remis par Gifford. Il semble hésité, l’idée d’envoyer une cinquantaine d’hommes à Last Chance Valley ne le réjouit pas mais protéger les civils des exactions indiennes est son premier devoir. Il donne donc l’ordre au seconde classe Hariet de rassembler les hommes.

Tout semble se passer à merveille quand une chose indistincte happe le commandant, le faisant passer par le conduit de la cheminée dans une immonde trainée de sang.

Pour Blake le sceptique, c’est sûr, il s’agit d’une mini tornade. Mais pour les autres, il est question d’une horreur bien plus sournoise. Grasse prend avec elle la petite fille et monte à l’étage où elle trouve refuge dans une pièce verrouillée contenant trois soldats visiblement au courant de la situation. Elle remarque aussitôt une énorme trainée de sang maculant le mur. L’horreur n’en est visiblement pas à son coup d’essai avec le commandant.

Blake se réfugie sous la table pour échapper « aux bourrasques de vent » alors qu’Everett ordonne aux soldats affolés de rentrer dans le bâtiment.

Petite Plume décide de voir la chose de plus près et se change en oiseau afin d’atteindre les toits. Elle tombe sur un énorme loup-garou femelle qui finit de mâchouiller un morceau du commandant. La voilà l’énorme chose indistincte qui rodait dans les bois ! Elle remarque aussi que la bête tient quelque chose dans la main gauche.

Everett cherche à savoir s’il y a un canon car, en voyant passer dans le ciel nocturne la partie supérieure déchiquetée du seconde classe Hariett, il comprend qu’il n’y a plus rien à attendre des militaires. Trainant Blake à sa suite, il décide de jouer les équilibristes en passant par les toits.

Blake, toujours aussi sceptique, ne comprend pas en quoi un canon permettra de lutter contre un phénomène météorologique mais accepte quand même de venir en aide au jeune homme. Grasse confie la fillette aux soldats afin de se rapprocher d’une fenêtre donnant sur la cour pour voir à quoi ils ont affaire… Et ce fut là son erreur. Visant tranquillement le visage de la bête, elle lui décoche une balle en pleine tête. Malheureusement, le monstre totalement immunisé contre ce genre d’attaque, tourne son regard vers la vieille femme.

Cette diversion permet à Petite Plume de constater la bête tient dans sa main fermée une petite poupée. Malheureusement, elle attire également l’attention du monstre sur Grasse. Cette dernière, voyant son reflet dans l’œil de la créature manque de mourir de peur. Son cœur rate un battement et elle se retrouve hébétée, comme à demie consciente, suant à grosses gouttes.

L’espace créé par Grasse permet également à Blake et Everett de poursuivre leur course acrobatique en direction du stock de munitions. Arrivé devant la porte, Everett fait sauter le cadenas d’une balle puis raisonne la sentinelle en faction dans la réserve. Il prend ensuite un baril de poudre et demande à Blake d’en faire autant et de le suivre. Le malheureux Blake ne comprend pas en quoi un tonnelet de poudre permettra d’agir contre une bourrasque de vent, certes un peu sévère, mais obtempère de bon coeur.

Petite Plume commence à voir un lien entre la petite fille trouvée et cette énorme bestiole. Elle décide d’aller prendre le bêton-poupée de la gamine et de venir le briser devant les yeux du loup-garou. Grasse, voyant cela, est consternée par tant de cruauté ! Voler le jouet d’une enfant pour ensuite le briser sauvagement ! Cette action n’ayant aucun effet, Petite Plume choisit de battre en retraite et de prendre la forme d’un puma. Grasse, toujours choquée, n’évite que par chance le premier coup de patte de la chose… Mais pas le second. Blessée, elle décide de retourner près de la petite fille pour la protéger.

Sous la forme du puma, Petite Plume attaque la bête, lui volant la poupée qu’elle tient dans la main. Le félin déchiquette violemment l’objet espérant briser un quelconque sortilège. En vain. La jeune indienne comprend alors que la petite fille est surement l’enfant du monstre et qu’elle veut la récupérer. Malheureusement pour la suite, Petite Plume est la seule à avoir cette information…

Blake et Everett placent la poudre sous les halles qui trônent au milieu de la cour et retournent vers le bâtiment pour attirer la créature dans leur piège. Cette dernière, pendant ce temps, s’est emparée de la petite fille et a envoyé Grasse à deux pas du Créateur. Pataugeant dans son sang, elle convulse dans l’indifférence générale.

Pour attirer son attention, Everett lance un sort d’explosion sur la chose énorme qui tient l’enfant. L’action produit son effet et la bête détourne le regard dans la direction du huckster. Malheureusement, la petite fille est carbonisée par la déferlante d’énergie.

Petite Plume, toujours transformée en puma, s’acharne sur le dos du loup garou alors qu’il se dirige droit dans le piège. Everett se jette à terre et lance encore une fois un sort explosif pour mettre le feu aux poudres. Petite Plume s’en sort avec quelques brulures. Le monstre est par contre terrassé.

La chamane avait compris que le loup-garou n’était en fait que la mère de la petite fille venue chercher son enfant mais trop tard. Une fois de plus, nos aventuriers sont responsables d’une bien cruelle tragédie.

Grasse est ramenée à un état supportable tandis qu’Everett ranime la flamme du courage dans le cœur des soldats survivants. Petit à petit, une colonne de vingt-cinq soldats, suivie d’un charriot contenant un canon et des vivres, se met en route.

Au bout d’une journée de marche tranquille, la compagnie arrive en vue de Last Chance Valley. Les choses se compliquent pour les survivants de la vigie St Augustin. La ville est cernée par des groupes épars d’apaches. La troupe se met à couvert le temps de trouver une solution pour passer. Blake et Everett aidés par un jeune éclaireur, définissent un parcours pour rejoindre la ville sous le couvert de la nuit.

Ce plan fonctionne à merveille et, après seulement quelques frayeurs, nos deux héros parviennent aux portes de la ville. Malgré l’heure, ils se mettent en route vers la demeure du maire Solenberg.

Pendant ce temps, Petite Plume fait appel aux pouvoirs de ses ancêtres pour recevoir une vision prophétique de l’avenir. Dans ses songes, elle aperçoit Southwood s’affairant avec une pelle. Ce même Southwood qui avait aidé quelques jours plus tôt Blake à enterrer les restes de miss Pearl. Elle voit aussi Alford, le tenant du saloon, sous les traits d’un ogre maniant rageusement un hachoir sur un morceau de viande.

Suite à ces rêves, Petite Plume décide de prendre la forme d’un oiseau pour rejoindre la ville et assister à ces événements.

Blake et Everett sont reçus par le valet de Solenberg qui tente de les arrêter. En vain, le maire descend en chemise et en bonnet de nuit rejoindre les deux incongrus. Ces derniers lui expliquent la situation et demande au maire d’organiser une diversion pour que la cavalerie puisse rejoindre la ville. Caressant du regard son sabre de cavalerie accroché au mur, le maire accepte avec joie.

Petite Plume vole en direction des deux individus qu’elle a observés en rêve. Elle découvre Southwood trainant une couverture couverte de terre jusqu’à la porte de derrière de sa demeure. Scrutant par la fenêtre, elle le voit installer les restes de miss Pearl contenus dans la couverture sur une large table. La pièce ressemble à un laboratoire plein d’alambics et de vieux livres. Sous une cloche de verre, la chamane aperçoit une grosse pièce en or frappée d’étranges symboles. Southwood la manie avec une pincette en bois comme s’il redoutait d’abîmer l’objet ou de le toucher. La procédure est presque cérémoniale. Il dépose délicatement la pièce sur les cendres de miss Pearl et celle-ci se met à vibrer d’une étrange énergie. Southwood prend fiévreusement des notes, saupoudrant régulièrement les cendres de divers décoctions et autres poudres colorées.

Elle s’en va ensuite visiter Alford. Après plusieurs heures d’attente, elle tombe sur les gros bras qui travaillent pour lui. Ils transportent sans ménagement deux hommes dont les membres sont entravés et les visages enfouis sous des sacs de jute. Transformée cette fois en souris, l’indienne voit Alford identifier les deux gaillards bâillonnés sous leur cagoule. Ils transpirent abondamment, visiblement certains de leur sort.

Alford enlève sa veste et son gilet, remonte ses manches et enfile un tablier. D’un geste de la tête, il donne l’ordre à ses sbires d’égorger les deux individus. Avec un plaisir sadique, les brutes les massacrent à coups de couteaux avant d’allonger leurs dépouilles sur la table recouverte de nappes épaisses. Alford prend alors un hachoir et décapite sauvagement les cadavres. Il place ensuite les têtes dans les sacs de jute, les rangent dans un placard, se lave, remet ses effets et quitte la pièce pour rejoindre les clients dans le saloon. Les brutes s’emparent des corps et des nappes sans doute dans le but de les faire disparaître.

Everett est rentré chez lui. Il trouve sa mère éveillée et déjà en train de s’abreuver de whisky. Elle rage contre sa fille qui fréquente encore le jeune David Everson, enfant de la famille concurrente. Elle apprend aussi à son fils qu’il a reçu un colis. Everett s’empresse d’aller voir le courrier en question et découvre à l’intérieur un costume absolument magnifique offert par le maire en personne avec ce simple mot à l’intérieur : « Vous êtes devenu quelqu’un d’influent en ville, ne vous laissez pas abuser par des manipulateurs qui voudraient tirer profit de votre nouveau statut. »

Blake lui va voir son ami Southwood et lui remet les papiers de la dixie afin qu’il officialise de sa blanche main les accords qui uniront sa compagnie à la dixie. Il lui raconte aussi l’histoire de la cavalerie et le met en garde contre les événements à venir. Southwood caresse de regard son vieil uniforme sudiste accroché au mur.

Enfin, le jour se lève. Solenberg s’est revêtu de son vieil uniforme de soldat dans lequel il semble à l’étroit et a rassemblé autour de lui tout ce que la ville compte d’ivrognes sanguinaires et de brutes épaisses. Ils sont tous prêts à offrir aux soldats confédérés et à leur canon la diversion dont ils ont besoin. Everett et Solenberg s’affrontent dans une joute orale afin de gagner en popularité et, enfin, l’assaut est lancé.

Au même moment, les cavaliers confédérés chargent au son du clairon. En pointe et au triple galop, les civils et le chariot au milieu de la formation, ils se jettent à pleine vitesse sur le campement apache endormi.

Les indiens, préparés et sur leurs gardes malgré l’heure matinale, offrent une belle défense mais ils ne peuvent faire pas faire grand chose face à ce double assaut surprise. Les soldats, disciplinés et organisés, traversent les défenses à coups de sabres et foncent vers la ville. Les hommes menés par Solenberg, eux, sont venus pour casser de l’indiens et voir du sang. Mais les apaches sont des guerriers accomplis et les citadins paient cher leur témérité barbare.

Solenberg rentre en ville couvert de sang indien sous les acclamations de la foule. La ville possède maintenant un canon et vingt-cinq soldats entrainés. « C’est surement mieux que rien » crache discrètement Stacy « Iron Hand » Mc Coys…

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